📋 Vocabulaire myrmécologique
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A
Abdomen : Zone postérieure du corps d’une fourmi. Elle comprend le propodeum, le pétiole, le gastre et l’aiguillon (chez les espèces qui en possèdent un).
Acarien : Sous-classe d’Arachnides extrêmement diversifiée, dont de nombreuses espèces sont associées plus ou moins étroitement aux fourmis. En élevage, on rencontre souvent des Astigmata détritivores, dont un stade de développement (deutonymphe) est parfois phorétique et souvent confondu à tort avec un parasite.
Acclimatation : Phénomène d’adaptation relative de l’organisme d’un être vivant soumis à un changement des conditions de son environnement. Cette acclimatation permet une meilleure tolérance aux nouvelles conditions. Elle peut se réaliser sur plusieurs générations d’individus (acclimatation évolutive) après des processus de mutation ou de sélection. Mais peut également se réaliser sur un temps plus court ; sur la chronologie de la vie d’un individu ou d’une colonie (acclimatation individuelle ou coloniale).
Acide formique : L’acide formique (ou acide méthanoïque) est un acide découvert au XVIème siècle par des alchimistes européens. Cet acide est utilisé comme moyen de défense et d’attaque par certaines espèces de fourmis. Il est très utilisé par les Formica sensu stricto (les « fourmis rousses des bois » telles que Formica rufa) pour contrebalancer l’absence d’aiguillon. C’est un acide carboxylique de formule : CH2O2.
Acidopore : Orifice situé à l’extrémité du gastre chez les fourmis de la sous-famille de Formicinae et permettant d’éjecter sous pression de l’acide formique. Il est souvent couronné d’une petite touffe de poils.
Aculéates : Groupe d’insectes Hyménoptères qui comprend entre autres les fourmis, les abeilles, les bourdons, les frelons, les xylocopes et les guêpes. Les aculéates ont un aiguillon, ce qui les distingue des térébrants (guêpes parasites, etc.) qui ont un ovipositeur (organe de ponte) à la place.
ADF/ADC/ADR/TDC/ZDF : Sont respectivement les acronymes de Aire de fourragement (ADF), Aire De Chasse (ADC), Aire De Récolte (ADR), Terrain De Chasse (TDC) et Zone De Fourragement (ZDF).
Ces termes ont la même signification, il s’agit tout simplement, en élevage, de la zone extérieure du nid où fourragent les fourmis à la recherche de nourriture. Le terme le plus courant est « ADC ».
Agrosystème : type d’anthrome où des pratiques agricoles modifient l’environnement naturel. Il inclut des cultures, des élevages et des interactions entre l’homme et la nature, souvent dans des paysages transformés par l’agriculture. La biodiversité et les relations interspécifiques y sont profondément modifié, certaines espèces sont absentes tandis que d’autres deviennent envahissantes.
Aiguillon : Organe pointu situé à l’extrémité du gastre permettant aux espèces de fourmis qui en disposent de chasser, d’attaquer ou de se défendre. Il est souvent connecté à une poche venimeuse. A noter que l’aiguillon est la déformation d’un organe de ponte (= ovipositeur). Comme toutes les ouvrières et reines sont des femelles, elles possèdent généralement cet aiguillon (à l’exception des Formicinae et des Dolichoderinae), bien qu’il soit souvent atrophié (notamment chez un certain nombre de Myrmicinae telles que les Messor).
Alate : Terme anglophone désignant les sexués ailés.
Allèle : Version possible d’un même gène pour un génome donné de l’espèces dont il est question.
Allochtone : Synonyme d’exotique.
Allométrose : Association de fourmis de différentes espèces afin de fonder une nouvelle colonie. On retrouve ce comportement chez Formica sanguinea ou encore Megalomyrmex symmetochus.
Allomone : Nom donné à l’ensemble des substances chimiques qui octroient un avantage aux animaux qui les produisent par la modification du comportement d’une autre espèce. Exemple : Lorsque les esclavagistes Polyergus rufescens attaquent mènent des raids contre des colonies de Formica, elles produisent des allomones de « propagande », qui ne les affectent pas elles-mêmes mais affolent les ouvrières de l’autre espèce.
Alude : Nom donné aux sexués chez les fourmis : les individus capables de voler durant une période de leur vie.
Ammoniotélisme (=Ammoniotélie) : voir uréotélisme/uréotelie.
Amphytokie : Moment où la cellule sexuelle femelle se développe en mâle ou femelle.
Amplexus : « Amplexus » est le terme caractérisant le comportement qu’ont les males envers les femelles lorsqu’ils désirent s’accoupler.
Anastomose : Structure souvent en relief de la cuticule, faisant office de jonction entre les stries.
Androgenèse : Mode de reproduction où les mâles sont pondus par les reines à partir du patrimoine génétique des mâles par lesquels elles ont été fécondées. Il s’agit d’un cas très rare, présent chez quelques espèces comme Wasmannia auropunctata.
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Antennes : Organes sensoriels mobiles, paires, articulés, fixés sur la tête des insectes. Leur longueur et leur forme varient beaucoup. Les antennes des fourmis (sauf chez certains mâles) sont coudées. Elles se divisent en deux parties : le scape (premier article antennaire, avant le « coude ») et le funicule (ensemble de petits articles antennaires, après le « coude »).
Anthrome : habitats modifiés par l’homme (opposé à « écosystème naturel »).
Anthropomorphisme : Attribution de caractères (physiques, moraux ou comportementaux) humains à des animaux, à des objets ou à des plantes.
Anti-évasion : Dispositif de contact généralement chimique ou physique appliqué dans les aires de chasses et les terrariums en élevage pour éviter que les fourmis ne s’en échappent.
Généralement,les éleveurs utilisent l’huile de paraffine, le fluon, le téflon ou encore l’huile minérale comme anti-évasion chimique et le talc, le talcool, le grillage ou couvercle micro-percé comme anti-évasion physique. L’anti-évasion doit être adapté à l’espèce pour laquelle il est utilisé.
Ant-Sitting : Pratique consistant à s’occuper des colonies d’un autre éleveur pendant un laps de temps donné (= Pet-Sitting).
Apex : Extrémité distale d’un appendice, par opposition à la base. Par exemple, la base de la mandibule correspond à la partie où elle est attachée à la tête, et l’apex correspond à l’autre extrémité.
Aphide : puceron.
Apode : Qui ne possède pas de patte.
Appendice : Un appendice est une partie anatomique d’un corps qui, par un étranglement la reliant à une autre partie anatomique, la fait sembler « surajoutée ».
Il existe deux types d’appendice :
Les appendices locomoteurs, impliqués dans le déplacement, comme les pattes.
Les appendices céphaliques, impliqués dans l’alimentation (palpes et mandibules).
Aptère : Qui ne possède pas d’aile. Chez les fourmis, les ouvrières sont des insectes aptères, contrairement aux abeilles. Les fourmis ne sont pas toutes aptères ; seule la caste ouvrière l’est, à quelques exceptions près.
Arboricole : Terme qui caractérise une espèce aux mœurs inféodées à la strate arborescente. Daceton armigerum est une espèce nichant dans le bois vivant de la canopée amazonienne ; c’est donc une espèce arboricole lignicole. Dans les mêmes biotopes, on retrouve Ectatomma tuberculatum, qui nidifie quant à elle dans le sol mais fourrage tout de même dans les arbres ; bien qu’elle soit terricole, elle est donc également arboricole.
Arolium : Coussinets situés entre les deux griffes du tarse des pattes des fourmis dont la fonction est d’augmenter l’adhérence aux surfaces.
L’arolium des fourmis n’est pas le même pour toutes les espèces. Ainsi, les fourmis arboricoles ont souvent un arolium plus développé leur permettant d’escalader très facilement des parois lisses ou presque, là où certaines fourmis fourrageant au sol y seront plus maladroites, voire incapables d’y grimper.
Article antennaire : « Segments » composant les antennes. Le premier est le scape, les suivants constituent le funicule.
Autochtone : Synonyme de natif, par opposition à allochtone.
B
Batésien : On parle de mimétisme batésien lorsqu’une espèce inoffensive imite une espèce dangereuse, afin d’éviter les prédateurs. Par exemple, l’inoffensive Camponotus lateralis présente une coloration similaire à celle de l’espèce agressive Crematogaster scutellaris, et constitue ainsi un cas de mimétisme batésien.
BC : Abréviation de « béton cellulaire », un matériau très utilisé dans la conception des nids artificiels pour les fourmis. C’est un matériau léger, poreux et permettant une bonne gestion de l’humidité. Souvent, le matériau est nommé « Ytong ».
Proportions des matières entrant dans la réalisation du béton cellulaire : 62 % de sable de quartz siliceux ; 22 % de ciment (cpj32,5) ; 16 % de chaux ; 0,05 % de pâte ou poudre d’aluminium ; 1 % de gypse et de l’eau.
Béton cellulaire : Voir « BC ».
Bhatkar : Recette de pseudo-miellat solide impérissable. Relativement peu utilisé dans les élevages modernes, elle fut très utilisée dans les années 2000, et reste présente en laboratoire. Elle est composée d’œuf, de miel, de vitamines, de sels minéraux, d’eau et d’agar-agar.
Voir la publication originale de cette recette par Bhatkar & Whitcomb, 1970.
Bioaccumulation : Processus par lequel des substances chimiques, souvent toxiques, s’accumulent dans un organisme au fil du temps sans y être évacuer. Elles peuvent alors perturber le fonctionnement des tissus et signaux biologiques (voir Phtalate).
Biocénose : Ensemble des espèces vivant, cohabitant et coexistant dans un espace biologique et géographique donné (un biotope).
Biomasse : Terme d’écologie désignant la masse totale des organismes vivants dans un biotope donné à un instant choisi.
Biome : Ensemble d’écosystèmes aux conditions physiques et aux fonctionnement similaires. Exemple : la taïga, la prairie tempérée, ou la forêt néotropicale sont des biomes.
Biotope : Ensemble formé par un milieu (naturel ou artificiel), ses CPCPTH (conditions physico-chimique et de pression, température et hygrométrie), sa biocénose (les êtres vivants qui y vivent) et les interactions que réalisent les êtres vivants qui la composent (prédation, parasitisme…).
Bivouac : Chez les fourmis légionnaires notamment, un bivouac est une masse formée par un enchevêtrement de fourmis dans le but de protéger la reine et le couvain. Cette masse est souvent assimilée à un nid biotique (vivant). Par extension, les nids très temporaires et superficiels formés par de nombreuses fourmis nomades sont également surnommés « bivouacs ».
Blastogénèse : Origine des différents traits des castes issus des variations de l’environnement ovarien de l’œuf ou des traits non génétiques de l’œuf (opposé au contrôle génétique et à la trophogénèse).
Boost : Action qui consiste, en élevage de fourmis, à augmenter le nombre d’individus d’une colonie A par l’introduction d’imago ou de couvain d’une colonie B dont l’odeur a préalablement été modifiée pour favoriser l’intégration. Cette action est très risquée et est souvent pratiquée par des vendeurs frauduleux voulant augmenter leur chiffre d’affaire. Après un boost, des rivalités entre les différentes parties de la colonie peuvent s’observer, pouvant mener jusqu’à l’exécution de la gyne.
Si le boost est nécessaire dans certain cas (comme chez les grandes espèces semi-claustrales ayant des difficultés à fonder), il n’est pas éthique de le pratiquer sur une colonie en bonne santé et/ou de la vendre ensuite.
A noter que l’introduction de couvain chez les espèces à fondation dépendante n’est pas assimilée à du boost.
Bourgeonnement : Stratégie de multiplication coloniale par fission d’une colonie mère pour former une ou plusieurs colonies filles. Le bourgeonnement est parfois nommé bouturage.
BCI : Le bouquet chimique d’identification est le mélange d’hydrocarbures et de phéromones présent sur l’exocuticule des fourmis et qui permet aux individus de s’identifier. Il est parfois surnommé « passeport chimique » par vulgarisation.
Bouturage : Stratégie de multiplication coloniale par fission d’une colonie mère pour former une ou plusieurs colonies filles. Le bouturage est parfois nommé bourgeonnement.
Bursa copulatrix : Passage entre le vagin et la spermathèques qui stocke les spermatozoïdes.
C
Canopée : Strate la plus haute d’une forêt, composée de feuillage directement exposé au soleil.
Capsule céphalique : Nom donné à la tête de certains insectes chez lesquels elle prend une forme globuleuse. La tête des larves de fourmis (très petite) est une capsule céphalique.
Carène : Une carène est une proéminence, une arête saillante. On parle par exemple de carène du clypeus chez certaines Camponotus.
Carton : Matériau produit par quelques fourmis en mélangeant de la salive et des déchets organiques en décomposition pour former une pâte, qui en séchant devient un matériau solide aggloméré mais friable. Dans certains cas, par exemple chez Lasius fuliginosus, un mycélium de champignon y pousse également afin de le renforcer.
Caste : Catégorisation de l’ensemble des individus ayant la même physionomie et effectuant des tâches similaires au sein d’une colonie. Les principales castes chez les fourmis sont les ouvrières, les mâles et les gynes (= reines). Il existe également des sous-castes au sein des différentes castes. Chez les ouvrières, on peut par exemple parler des minors, médias et majors. A ne pas confondre avec le polyéthisme, qui est de façon plus globale la division des tâches au sein d’une colonie, et n’est donc pas forcément lié à des différences morphologiques externes.
Chitine : La chitine est le principal composant de la cuticule des fourmis. A l’état pur la chitine est blanche, souple, perméable à l’air et à l’eau. Ce n’est donc pas elle qui rend dure ou imperméable la cuticule des fourmis, ni lui donne sa couleur.
Chorion : Enveloppe protectrice des oeufs.
Claustrale : Type de fondation indépendante où la gyne ne sort pas de sa loge et nourrit ses larves avec ses réserves jusqu’à l’arrivée des premières ouvrières.
Claviforme : Se dit de quelque chose qui a la forme d’une massue.
Cleptobiose : Comportement d’une espèce animale se nourrissant aux dépens des ressources alimentaires produites ou accumulées par un individu de la même espèce (cleptoparasitisme intraspécifique) ou d’une autre espèce (cleptoparasitisme interspécifique).
Cloaque : poche postérieure recueillant les voies intestinales, urinaires et génitales. Elle s’ouvre vers l’extérieur par un orifice proche de l’extrémité de l’abdomen et ventral.
La forme de cet orifice peut être un critère de détermination, notamment pour différencier les Dolichoderinae des Formicinae.
Clypéus : Partie de la tête d’une fourmi, située en-dessous des antennes et au-dessus des mandibules.
Cocon : Enveloppe de soie protectrice dans lesquelles beaucoup de fourmis passent la nymphose. Les Myrmicinae, les Pseudomyrmecinae et les Dolichoderinae ne forment pas de cocon, contrairement à la plupart des espèces des autres sous-familles.
Collinéen (étage) : Zone de végétation d’altitude comprise entre 500 et 1 000 m. La biodiversité de chaque étage varie sensiblement ; chaque étage est donc un biotope à part entière.
Commensalisme : Relation où une espèce tire profit d’une autre sans lui nuire ni lui être bénéfique. Les nids de fourmis acccueillent ainsi de nombreux commensaux consommant leurs déchets ou chassant les autres commensaux.
Communauté : Espèces vivant et interagissant dans le même biotope.
Cordiforme : Qui a la forme d’un cœur. Exemple : le gastre des Crematogaster ou la tête des Daceton.
Cordyceps : Divers champignons entomopathogènes infectant des insectes et modifiant leur comportement jusqu’à les tuer. Beaucoup, tels qu’Ophiocordyceps unilateralis, infectent des fourmis.
Cosmopolite : Espèce présente partout dans le monde naturellement ou bien anthropiquement. Grâce à la mondialisation, Monomorium pharaonis est une espèce cosmopolite : les activités humaines ont transporté cette espèce invasive tout autour du globe.
Couvain : Ensemble formé par les individus immatures d’une colonie (œufs, larves et nymphes). S’oppose au terme « imago ».
Coxa : Première partie des pattes des arthropodes. On peut les comparer aux hanches des fourmis.
Cryptique (espèce) : En biologie, un complexe d’espèces cryptiques est un groupe d’espèces qui se ressemblent toutes entre elles “comme deux gouttes d’eau”, mais sont soit incapables de se reproduire entre elles, soit nettement différenciées par leur génétique. Les espèces cryptiques ne peuvent bien sûr pas être différenciées à l’œil nu ; il faut pour cela des observations microscopiques, des mesures morphométriques ou encore des analyses ADN. Un exemple est constitué par les Tapinoma du complexe nigerrimum : totalement impossible à distinguer à l’oeil nu, elles sont bien isolées les unes des autres et présentent des biologies bien différentes.
Cuticule : Partie dure du tégument (squelette externe) des arthropodes. Elle est composée de chitine et de sclérotine. Il y a 3 couches dans la cuticule :
–L’épicuticule, la couche externe, fine (moins de 4 µm). on y trouve une couche de cire, caractéristique des arthropodes (insectes et arachnides). Cette dernière imperméabilise la cuticule, pour qu’il n’y ait pas de perte d’eau et pas de rentrée gazeuse.
–L’exocuticule, la couche intermédiaire de la cuticule. Elle est composée essentiellement de sclérotine, une protéine tannée qui est responsables de la rigidité de la cuticule. Il y a aussi de la chitine. La mélanine également présente donne la coloration brunâtre-noirâtre de nombreux arthropodes.
–L’endocuticule, une couche fine, flexible, constituée d’un mélange de protéines (dont l’arthropodine) et de chitine appelée mucopolysaccaride.
Au moment de la mue, l’endocuticule se liquéfie sous l’action d’enzymes sécrétées par la glande de mue située au niveau de la tête ou du prothorax (phénomène d’apolyse). Ceci permet à l’animal de se détacher plus facilement de son ancienne peau. Après la mue, la cuticule, souple et élastique, se durcit au contact de l’air.
D
Deutonymphe : Stade de développement de certains acariens. Chez certains Astigmata, les deutonymphes sont phorétiques ; on parle alors d’hypopus. Ces deutonymphes peuvent se fixer sur les fourmis, et sont souvent confondues en élevage avec des parasites.
Diapause : Suspension temporaire des activités vitales du développement chez les insectes ; c’est un équivalent de l’“hibernation”. Elle est induite par un facteur exogène (comme le climat) ou endogène (comme la génétique).
Dichthadiigyne : Type particulier de gyne ergatoïde, que l’on rencontre notamment chez les fourmis légionnaires. Ces gynes ont un gastre très volumineux capable de se distendre en grandes physogastries, un mesosoma fin dépourvu d’ailes, des yeux réduits ou absents et des mandibules souvent falciformes.
Dimorphisme sexuel : Différence d’aspect permettant de distinguer d’emblée le mâle de la femelle chez une espèce donnée. La plupart des espèces de fourmis présentent un dimorphisme sexuel très prononcé.
Dinergate : Major à grosse tête.
Diploïde : Organisme qui contient du matériel génétique du père et de la mère, donc deux versions de chaque chromosome (antonyme d’haploïde). Seules les fourmis fécondées (gynes et gamergates) peuvent pondre des œufs diploïdes qui donneront des femelles (ouvrière ou gyne) ; mais chez certaines espèces, les ouvrières peuvent pondre des œufs haploïdes qui donneront des mâles. Dans de rares cas, comme chez Pristomyrmex punctatus ou Ooceraea biroi, des œufs diploïdes peuvent être pondus par des ouvrières non fécondées, par parthénogenèse thélytoque.
Chez les fourmis, en temps normal, seules les femelles sont diploïdes ; cependant, surtout en cas de consanguinité, des mâles diploïdes (généralement non viables) peuvent parfois être produits.
Domatie : Type de structure que certains végétaux adoptent pour pratiquer la myrmécophytie. Par exemple, Passiflora helleri possèdent des domaties car elle a développée des glandes nectarifères extraflorales pour nourrir Pseudomyrmex kuenckeli, Crematogaster totoca et Ectatomma tuberculatum en échange d’une protection contre les nuisibles.
Doulouse (esclavagisme) : Type de parasitisme social, où les ouvrières pratiquent des raids pour capturer des esclaves d’une autre espèce de fourmi, qui s’occupent ensuite du couvain et fourragent pour l’espèce esclavagiste, comme si elles étaient dans leur colonie d’origine. On peut également employer l’anglicisme « dulotisme ».
E
Écaille : Partie supérieure du pétiole, lorsque celui-ci a une forme haute, large et peu épaisse (en forme d’écaille). Beaucoup de Formicinae, notamment, ont une écaille sur le pétiole.
Éclosion : Passage de l’oeuf à la larve. A ne pas confondre avec l’émergence.
Écosystème : Un écosystème est un ensemble dynamique d’organismes vivants (plantes, animaux, micro-organismes) dans leur environnement physico-chimique (air, eau, sol) et interagissant ensemble. Il inclut des processus écologiques comme la circulation des nutriments et l’énergie. Les écosystèmes peuvent être naturels, comme les forêts ou les océans, ou modifiés par l’homme (= anthromes), comme les zones urbaines ou agricoles (= agrosystème). Ces systèmes sont essentiels au maintien de la biodiversité et des services écosystémiques.
Écozone : Une écozone est une grande unité géographique caractérisée par des conditions écologiques similaires, où une faune et une flore spécifiques se développent en fonction du climat, de la géographie et des processus écologiques. Ces zones, regroupent des écosystèmes et des espèces spécifiques adaptées à ces environnements. En Europe, nous vivons dans l’écozone Paléarctique. (synonyme de région biogéographique).
Élaïosome : Excroissance charnue riche en protéines que l’on trouve sur certaines graines, et que des espèces non granivores dites “myrmécochores” peuvent manger.
Cette ablation par les fourmis n’empêche pas à la graine de germer, les graines s’en servant en fait d’”appât” pour faire participer les fourmis à la dispersion du patrimoine génétique de leur plante mère.
Émergence : Mue imaginale, c’est-à-dire passage de la nymphe à la fourmi adulte.
Endémique : Qui est naturellement présent dans une zone géographique, et ne se trouve nulle part ailleurs. Dans les communautés d’éleveurs de fourmis, ce terme est souvent utilisé à tort pour qualifier les espèces autochtones d’une région (qui y sont naturellement présentes, mais peuvent se trouver ailleurs).
Endogé : Se dit d’une espèce qui passe la majeure partie de son temps sous terre et ne fourrage pas ou très peu en surface. Lasius flavus et Solenopsis fugax sont par exemple des espèces endogées. On peut également parler de nids endogés lorsqu’ils sont creusés sous terre.
Eperon tibial : Excroissances cillées au niveau du tibia sur les pattes des fourmis. Elles font office de brosses pour se nettoyer les antennes et le dessus de la tête.
Épigé : Adjectif désignant quelques chose “au dessus du sol”, par opposition à “hypogé”. Les nids de certaines espèces peuvent être épigés.
Epinotum : Synonyme désuet de propodeum.
Ergatandromorphe : Gynandromorphe
Ergate : Synonyme d’ouvrière.
Ergatoïde : Individu sexué à l’allure d’ouvrière, ne portant pas d’aile. Les reines ergatoïdes sont également qualifiées d’ergatogynes. Elles peuvent être spécialisées dans la reproduction (comme chez Plectroctena mandibularis), être « multi-fonctions » et participant également à des tâches d’ouvrières (comme chez Mystrium oberthueri), ou intermédiaires entre ouvrières et reines ailées (comme chez Myrmecina graminicola). A ne pas confondre avec les gamergates : les reines ergatoïdes sont morphologiquement (ou du moins anatomiquement) distinctes des ouvrières dès leur émergence.
Pour plus d’informations, voir la synthèse sur le sujet de Peeters, 2000 (qui n’est cependant plus à jour sur certains points).
Plus rarement, les mâles peuvent également être ergatoïdes.
Ergatomorphe : Femelle à l’allure d’ouvrière, qu’il s’agisse d’une véritable ouvrière ou d’une reine ergatoïde.
Esclavagiste : Se dit d’une espèce parasite sociale dont les colonies ont besoin d’effectuer des raids sur des colonies d’autres espèces pour subsister, volant du couvain dont les ouvrières en émergeant serviront d’”esclaves”. Formica sanguinea est une espèce esclavagiste. Synonyme : dulotique.
Espèce exotique envahissante : synonyme d’espèce « invasive ».
Espèce invasive : Voir « invasive ».
Espèce naturalisée : Voir « naturalisée ».
Espèce nuisible : Voir « nuisible ».
Essaimage : Envol de gynes et de mâles en vue de l’accouplement. Synonyme de « vol nuptial ».
Eurytherme : Espèce ayant un besoin thermique plutôt élevé (exemples : Pachycondyla crassinoda, Camponotus maculatus, Solenopsis xyloni…) voire très élevé (Cataglyphis bombycina, Camponotus detritus…).
Eusociale : Une espèce est dite eusociale lorsque ses individus vivent en groupe au sein duquel on peut observer une grande superposition des générations et une répartition quasi algorithmique des tâches pour permettre le maintien de ce groupe, avec une division entre individus reproducteurs et travailleurs. Les colonies de fourmis constituent l’exemple typique d’un comportement eusocial, bien que certaines exceptions (comme Pristomyrmex punctatus, chez qui toutes les ouvrières participent à la reproduction, sans qu’il n’y ait donc de division des tâches entre individus) soient sujettes à débat.
Extrêmophile : Se dit d’un organisme s’épanouissant dans des conditions peu propices au développement de la vie. Cataglyphis bombycina ou Camponotus detritus sont souvent considérées comme des extrêmophiles car elles se développent dans les endroits les plus arides de la planète.
Eutroglophile : Qui passe la majeure partie de sa vie dans une grotte ou dans un milieu similaire (mine, crypte, cavités diverses).
Exotique : Une espèce exotique est une espèce qui n’est pas native d’un territoire donné (s’oppose à autochtone).
F
Female calling syndrome : Mode d’accouplement où les reines (ou plus rarement les ouvrières) effectuent un appel phéromonal afin d’attirer les mâles à elles. S’oppose au male agregation syndrome.
Femelle : Chez les fourmis, ouvrières et reines.
Fémur : Troisième article de la patte, entre le trochanter et le tibia.
Fondation : Formation d’une nouvelle colonie de fourmis à partir d’une reine seule ou d’une bouture. On distingue notamment les fondations claustrales, semi-claustrales, parasites et dépendantes.
Formicage : Action réalisée par certains oiseaux, consistant à se poser volontairement sur un nid de fourmis pour utiliser leur acide formique comme insecticide et se débarrasser de leurs parasites.
Formicidae : Famille taxonomique correspondant aux fourmis.
Formicoïde : Ensemble phylogénétique formé par les sous-familles des Aneuretinae, Dolichoderinae, Dorylinae, Ectatomminae, Formicinae, Myrmeciinae, Myrmicinae et Pseudomyrmecinae.
Fossettes antennaires : Dépressions situées à la base des antennes, dans lesquelles s’insère le scape des antennes. Les fourmis ont deux fossettes antennaires.
Fourmillière : Synonyme de nid.
Fourragement : Recherche de nourriture à l’extérieur du nid.
Funicule : Terme désignant la deuxième partie d’une antenne, après le scape. Elle est composée d’un certain nombre d’articles antennaires.
G
Gamergate : Ouvrière fécondée, pondant activement de nouvelles ouvrières et occupant une place dominante dans la hiérarchie coloniale.
A ne pas confondre avec les reines ergatoïdes : on ne peut parler de gamergate que lorsque toutes les ouvrières sont en mesure de se reproduire. Ainsi, les simples ouvrières et les futures gamergates n’ont strictement aucune différence morphologique ou anatomique au moment de leur émergence.
Gaster flagging : Comportement où une fourmi agite son gastre au-dessus de sa tête afin de diffuser des substances chimiques.
Gastre : Partie postérieure de l’abdomen, après le pétiole (ou le post-pétiole lorsqu’il est présent).
Gemmes : Petits organes jaunâtres en forme de perles présents de part et d’autre du mesosoma des ouvrières de Diacamma au moment de leur émergence. Seules les gamergates les conservent ; ils sont arrachés chez les autres ouvrières, ce qui les empêche de se reproduire.
Gestalt : Nom donné au modèle de répartition de l’odeur coloniale.
Gésier : Boule très musclée pouvant broyer les aliments.
Glabre : Dépourvu de poil.
Grenier : Zone de stockage des graines chez les espèces granivores.
Gynandromorphe : Individu partiellement femelle et partiellement mâle. Ils peuvent être présents de façon exceptionnelle chez les fourmis, et sont plus courants chez certaines espèces que chez d’autres.
Gyne : Synonyme de reine.
Gynie : Nombre, fonction et hiérarchie des reines au sein d’une colonie.
Gynomorphe : Gyne ailée au moment de l’émergence. Par opposition à ergatomorphe.
Gyno-polymorphisme : Voir « polymorphisme ».
H
Haploïde : Organisme qui ne contient qu’une seule copie de chaque chromosome. S’oppose à “diploïde”. Chez les fourmis, les mâles sont habituellement haploïdes.
Haplométrose : Mode de fondation par lequel une gyne seule va fonder sa colonie sans aide extérieur. En opposition à pléométrose.
Hémolymphe : Fluide jouant le rôle du sang chez les invertébrés (et donc chez les fourmis).
Hétérotherme : Un hétérotherme est un animal dont la température corporelle varie avec celle de l’environnement. Les fourmis sont des hétérothermes. Contrairement aux homéothermes, ils ne régulent pas leur chaleur interne et dépendent de sources externes (comme le soleil) pour ajuster leur température. Autres exemples : reptiles, poissons, et amphibiens. (synonyme de poïkilotherme).
Histolyse : Action de récupération des graisses et nutriments contenus dans les muscles des ailes par dissolution après leur ablation.
Hivernation : voir « diapause ».
Hybridogénèse sociale : Système de reproduction où deux lignées distinctes et interdépendantes doivent s’accoupler entre elles à chaque génération.
Chez les fourmis, dans certains cas d’hybridogenèse sociale, notamment chez certaines Cataglyphis, les reines ne s’accouplent qu’avec des mâles de l’autre lignée ; toutes les ouvrières sont produites à partir des oeufs fécondés résultant de cet accouplement, là où les nouvelles reines sont produites par parthénogenèse thélytoque, garantissant ainsi la pureté des lignées.
Dans d’autres cas (par exemple Messor barbarus), les gynes s’accouplent à la fois avec des mâles des deux lignées ; les ouvrières seront produites à partir des oeufs fécondés par la semence du mâle de l’autre lignée, et les reines à partir de ceux fécondés par le mâle de même lignée.
L’hybridogenèse sociale n’implique pas forcément une hybridation entre deux espèces différentes ; cela peut cependant être le cas, par exemple chez les Pogonomyrmex où un système d’hybridogenèse sociale est constitué par des P. barbatus et P. rugosus dont les ouvrières sont toutes des hybrides, mais les reines restent celles des espèces pures.
Hydrocarbure : Composants chimiques constitués uniquement d’atomes d’hydrogène et de carbone (ce sont des molécules organiques). Ils sont présents sur la cuticule des fourmis et servent essentiellement à les protéger, à la manière du mucus humain, et à reconnaître les membres d’une colonie. Chaque colonie a son propre mélange d’hydrocarbures.
Hyménoptère : Ordre de la classe des insectes auquel appartient la famille des Formicidae (fourmis). On y retrouve également les abeilles, guêpes et tenthrèdes.
Hypogé : souterrain. Voir endogé.
Hypopus (pluriel : hypopi) : voir « deutonymphe ».
I
Imago : Stade final du développement d’un insecte. Les imagos sont les “individus adultes” de la colonie. Ils peuvent généralement se déplacer et se nourrir seuls.
Inerme : Dépourvu d’épine.
Inféodé : Qui est lié à, est attaché à…
Inquilinisme : Forme de parasitisme social permanent, sans esclavagisme : les fourmis inquilines vivent dans la colonie d’une espèce hôte, dont les ouvrières s’occupent du couvain de la parasite. Les inquilines peuvent tolérer la gyne hôte (Strongylognathus testaceus, Plagiolepis xene, Tetramorium inquilinum…) ou non (Leptothorax goesswaldi, Tetramorium atratulum, Pseudoatta argentina…) ; très souvent, la caste ouvrière est très réduite ou totalement absente, n’ayant plus aucune utilité.
Intercaste : Individu morphologiquement intermédiaire entre ouvrière et reine.
Invasive : Une espèce invasive est une espèce introduite dans un environnement où elle n’est pas naturellement présente. Une fois installée, elle se reproduit et se répand rapidement, souvent au détriment des espèces locales, qu’elle peut à terme exterminer. Cette prolifération peut déséquilibrer l’écosystème, en modifiant les chaînes alimentaires, les habitats ou les cycles naturels. Les espèces invasives peuvent également entraîner des pertes économiques, affectant des secteurs comme l’agriculture, la santé ou le tourisme. Leur gestion représente un défi majeur, nécessitant des mesures de prévention, de contrôle et d’éradication.
Une espèce exotique nouvellement introduite dans un écosystème n’est pas nécessairement un invasive, certaines espèces exotiques peuvent remplir des niches écologiques vides dans un écosystème, et ainsi se naturaliser (voir espèce « naturalisée »).
J
Jardin de fourmis : Structure arboricoles formée par des plantes épiphytes dont les graines sont spécifiquement plantées par des fourmis pour y nidifier. Diverses espèces peuvent y coexister, bien que certaines ne font que s’installer dans les jardins de fourmis préexistants sans être capables d’en fonder elles-mêmes.
Jabot social : Poche formée par un renflement de l’œsophage. Il joue le rôle d’estomac social, permettant aux fourmis de régurgiter de la nourriture déjà digérée, dans l’œsophage d’une autre fourmi par voie buccale. Ce transfert de nourriture se nomme “trophallaxie”.
Joues : Parties latérales de la tête (lorsqu’on la regarde de face) situées sous les yeux composés. On utilise également le terme latin “gena” (au pluriel “genae”).
K
Kin selection : Mécanisme de sélection basé sur l’appartenance à une lignée avec des gènes communs qui poussent un individu à favoriser un apparenté en matière de survie et d’entraide. On dit aussi sélection de la parentèle. Ce modèle théorique est l’une des explications de l’altruisme.
L
Labium : Petite rape (lèvre inférieure) se situant derrière les mandibule. Son rôle principal est de laper les aliments, lécher le couvain ou d’autres congénères. Les palpes labiaux y sont rattachés.
Labre : Lèvre supérieure, rattachée au clypeus.
Lames frontales : carènes traversant une partie plus ou moins étendue de la tête à partir des insertions antennaires.
Larve : Stade immature ayant l’aspect d’un petit ver blanchâtre, où les réserves alimentaires permettant la croissance préalable à la nymphose sont effectuées.
Légionnaire : Espèce de fourmi combinant fourragement de masse, déménagements fréquents et reines dichthadiiformes. Souvent (mais pas toujours), elles forment des colonies très populeuses, sont spécialisées dans la prédation du couvain d’autres fourmis, et ont un développement cyclique. Il s’agit d’un syndrome ayant évolué indépendamment dans diverses sous-familles de fourmis, mais étant particulièrement présent et spectaculaire chez certaines Dorylinae, dont les exemples les plus emblématiques sont les Eciton et Dorylus.
Voir une synthèse sur le sujet : Kronauer, 2009.
Lestobiose : Le terme lestobiose décrit une relation entre une espèce eusociale plus petite et une espèce eusociale plus grande, dans laquelle l’espèce plus petite (lestobiotique) niche à côté ou à l’intérieur du nid de l’espèce plus grande. L’espèce lestobiotique entre dans le nid de la plus grande pour chasser ses habitants. On peut la considerer comme une forme de cleptobiose douce, s’operant avec des vols secrets plutôt qu’avec des pillages agressif. C’est notamment le cas de Solenopsis fugax.
Ligne de Wallace : voir « Wallace line ».
Lignicole : Se dit d’une espèce vivant principalement dans le bois, peu importe qu’il soit pourri, sec ou vivant. A ne pas confondre avec “arboricole”, qui caractérise une espèce aux mœurs inféodées à la strate arborescente.
Locus (pluriel : loci) : Position spécifique d’un gène sur un chromosome donné.
M
Macrogyne : Chez les espèces gyno-polymorphes, gyne de grande taille (par opposition à “microgyne”).
Major : Sous-caste d’ouvrière de grande taille chez les espèces polymorphes. Leur rôle est très divers en fonction des espèces.
Mâle : Chez les fourmis, les mâles sont généralement ailés, et portent de gros yeux et ocelles ; leurs organes reproducteurs sont souvent saillants. Ils n’effectuent habituellement aucune tâche coloniale, leur seul rôle étant de s’accoupler avant de mourir dans la foulée.
Male agregation syndrome : Mode d’accouplement constituant la forme d’essaimage la plus typique ; des mâles forment un essaim aérien, dans lequel les gynes volent ensuite afin de s’accoupler.
Mandibules : Mâchoires externes chez les arthropodes. Ces mandibules peuvent prendre des formes diverses en fonction des usages qu’en font les différentes castes d’une espèce donnée.
Marabunta : Terme en provenance de l’Amérique latine, désignant les migrations massives des espèces du genre Eciton, connues pour leurs raids destructeurs.
Matabele : Terme africain en langue Ndébélé désignant la fourmi Megaponera analis.
Media : Sous-caste intermédiaire de taille moyenne chez les espèces polymorphes. Le rôle de cette sous-caste est très variable en fonction des espèces.
Mesonotum : Segment central du mesosoma.
Mesoscutum : Partie centrale dorsale du mesosoma.
Mesosoma : Partie centrale du corps d’une fourmi, comprenant le thorax et le propodeum.
Microgyne : Chez les espèces gyno-polymorphes, gyne de petite taille, par opposition à “macrogyne”.
Miellat : Substance sucrée excrétée par certains insectes (comme les pucerons ou les cochenilles) lorsqu’ils se nourrissent de la sève des plantes. Les fourmis élèvent naturellement ces insectes, dans le cadre d’une relation de mutualisme : les fourmis récoltent et consomment ce miellat, et protègent les insectes le produisant de leurs prédateurs. Lasius emarginatus est par exemple connue pour élever les pucerons du genre Aphis tout en les protégeant des coccinelles.
Mimétisme : Imitation d’une espèce par une autre. Voir « batésien ».
Minimes : Premières ouvrières particulièrement petites et timides produites par les reines lors d’une fondation indépendante.
Minor : Sous-caste d’ouvrière de petite taille et composant la majorité des individus des colonies d’espèces polymorphes. Leur rôle est variable en fonction des espèces.
Monandrie : Fait pour une gyne de n’être fécondée que par un seul mâle, par opposition à “polyandrie”.
Monodome : Colonie constituée d’un seul nid, en opposition à polydome.
Monogyne : Colonie avec une seule gyne fécondée pondeuse, en opposition à “polygyne” ou “oligogyne”. On parle de “monogynie fonctionnelle” lorsque plusieurs gynes fécondées se trouvent dans une colonie, mais qu’une seule assure véritablement la fonction reproductrice en pondant.
Morphogénèse : Ensemble des lois qui déterminent la forme, la structure des tissus, des organes et des organismes.
Mutualisme : Association à bénéfice réciproque entre deux organismes. Cette action n’est ni vitale, ni obligatoire.
Myrmécochorie : Action par laquelle une fourmi va disperser les graines d’une espèce végétale. Parfois, ces graines possèdent une structure attirante pour les fourmis, comme l’élaïosome.
Myrmécologie : La myrmécologie est une science liée à l’entomologie spécialisée dans l’étude des fourmis dans leur ensemble. Elle peut s’étudier grâce à différentes sciences (biologie, neurologie, sociologie, anthropologie, chimie) en fonction de son application.
Myrmécologue : Chercheur pratiquant la myrmécologie pour en tirer des conclusions scientifiques et faire progresser le domaine.
Myrmécophilie : La myrmécophilie définit l’aptitude d’animaux ou de végétaux à vivre en association symbiotique externe avec les fourmis. Un exemple très connue est l’association des fourmis avec les pucerons ; les fourmis obtiennent une source de glucose et les pucerons, une protection contre les prédateurs. Dans d’autre cas, la myrmécophilie prend une forme de parasitisme : le myrmécophile tire profit de la colonie de fourmis (en consommant le couvain, en sollicitant des trophallaxies…) sans que les fourmis n’y profitent.
Le terme de “myrmécophilie” peut également désigner la passion pour les fourmis à l’échelle d’un amateur.
Myrmécophyte : Se dit d’une plante impliquée dans une relation de mutualisme avec des fourmis.
N
Naturalisée : Une espèce naturalisée est une espèce exotique qui s’est établie durablement dans un nouvel environnement où elle n’est pas indigène. Contrairement à une espèce invasive, elle coexiste de manière stable avec les espèces locales sans causer de perturbations significatives à l’écosystème. On peut alors dire qu’elle occupe une niche écologique « vide ». Elle peut se reproduire et maintenir des populations viables sans intervention humaine, tout en restant en équilibre avec son nouvel habitat. Les espèces exotiques naturalisées sont minoritaires.
On peut cependant noter l’exception d’Anochetus ghilianii (Rif, Maroc), naturalisée en Andalousie.
Nectaire extra-florale : Glande située sur des parties non florales de la plante (feuilles, pétioles, tiges, etc.), qui sécrète un nectar sucré. Contrairement aux nectaires floraux, ils ne participent pas directement à la pollinisation, mais attirent souvent des fourmis pour la défense de la plante contre des ravageurs (chenilles) ou d’autres interactions écologiques.
Népotisme : Favorisation réciproque des intérêts des plusieurs ouvrières qui auraient un lien de parenté fort par rapport à d’autres ouvrières avec un lien de parenté moindre dans les colonies polygynes ou polyandres.
Niche écologique : Ensemble des conditions qui permettent à une espèce de survivre et de se reproduire.
Nid : Structure physique hébergeant une colonie de fourmis et dont la principale fonction est d’en protéger les membres. Il peut prendre des formes extrêmement diverses. Une même colonie de fourmi peut occuper un seul nid (monodomie) ou plusieurs (polydomie).
Notauli : Paire de sillons parfois présent sur le mesoscutum des mâles.
Nuisible : Organisme (natif ou exotique) qui cause des dommages significatifs aux cultures, aux écosystèmes, aux biens humains ou à la santé publique : il nuit aux activités humaines. Ce terme n’est généralement pas apprécié par les scientifiques dans le cas des espèces natives : beaucoup considèrent que c’est à l’humain de s’adapter à son environnement.
Nymphe : Stade post-larvaire et pré-imaginal. C’est une étape intermédiaire durant laquelle la larve se métamorphose pour devenir une ouvrière adulte. Parfois, cette nymphe s’entoure d’un cocon pour se protéger.
Nymphose : Processus par lequel une prénymphe devient une nymphe, et une nymphe devient un adulte.
O
Ocelle : Œil simple constitué d’une ommatidie unique à la différence des yeux composés. En général, les ocelles ne servent qu’à détecter les variations d’intensité lumineuse. Chez les fourmis, les ocelles sont surtout visibles chez les gynes et les mâles, même si les ouvrières en possèdent parfois.
Occiput : Zone postérieure de la tête.
Œuf trophique (ou alimentaire) : Œuf sans embryon, dont l’unique but est de synthétiser une nourriture complète et facile d’assimilation pour nourrir les larves. Cet œuf est souvent difforme.
Oligogyne : Cas particulier de gynie où quelques reines fécondées participent toutes à la ponte, sont toutes tolérées par les ouvrières mais restent très agressives entre elles et s’éloignent les unes des autres à l’intérieur du nid. Les exemples typiques sont Camponotus herculeanus, Camponotus ligniperda et Iridomyrmex purpureus.
Ommatidie : Elément de base de la vision des insectes. Chaque ommatidie est constituée d’une lentille, visible à la surface de la cuticule (très amincie à cet endroit) et servant à capter la lumière, et d’un tube permettant d’acheminer la lumière et à l’extrémité duquel se trouve une cellule photoréceptrice chargée de transformer le signal lumineux en un signal nerveux transmit au cerveau. L’oeil composé des insectes est constitué de plusieurs ommatidies accolées les unes aux autres. Chez les insectes, plus un oeil est grand, plus le nombre d’ommatidies qui le composent est important.
Ouvrière : Individu spécialisé dans les tâches autres que la reproduction. Ce sont souvent les individus les plus nombreux d’une colonie. Sauf chez Platythyrea sagei, toutes les ouvrières de fourmis sont des femelles.
P
Parabiose : Forme rare de cohabitation interspécifique dans laquelle plusieurs espèces vivent dans le même nid et utilisent les mêmes pistes mais gardent leur couvain séparé et ne montrent pas de signe d’agressivité. Chaque colonie garde sont propre profil odorant et sait reconnaître celui des autres.
Parasitisme social : Exploitation d’une colonie hôte (ou plusieurs) par une espèce de fourmi parasite. Il peut prendre la forme du parasitisme temporaire, de l’esclavagisme, de l’inquilinisme, et, de manière plus large, de la xénobiose.
Voir une synthèse sur le sujet : Buschinger, 2009.
Parasitisme temporaire : Cas de parasitisme social où une reine seule infiltre la colonie d’une espèce hôte et en tue la reine (à moins que la colonie hôte ne soit déjà orpheline) afin de la remplacer. Les ouvrières hôtes élèveront le couvain de ses premières générations d’ouvrières ; à leur mort, elles ne seront pas remplacées, et la colonie deviendra donc monospécifique et indépendante en ne comprenant plus que l’espèce parasite.
Parasitoïde : Organisme qui se développe sur ou à l’intérieur d’un autre organisme hôte, en le tuant à la fin de son développement.
Parthénogenèse : Mode de reproduction où une femelle (que ce soit une ouvrière ou une reine) pond des oeufs viables sans fécondation.
Parthénogenèse arrhénotoque : Forme de parthénogenèse où des oeufs haploïdes (donc destinés à donner des mâles) sont produits. Il s’agit de la forme de parthénogenèse la plus commune chez les fourmis).
Parthénogenèse thélytoque : Forme de parthénogenèse où des oeufs diploïdes (donc destinés à donner des ouvrières ou des gynes) sont pondus sans fécondation. Elle est peu commune chez les fourmis.
Pectiné : Qui a la forme d’un peigne. Se dit de certains éperons tibiaux des fourmis portant un série de poils raides, serrés et disposés en ligne.
Pétiole : Partie de l’abdomen reliant le mesosoma et le gastre. Le pétiole est très variable selon les sous-familles, genres et espèces, et constitue donc souvent un critère d’identification important.
Phéromone : Molécule organique (composée d’hydrogène et de carbone) utilisée pour la communication entre membres d’une même colonie ou espèce.
Phorésie : Forme d’interaction biotique où un organisme est transporté par un autre, la plupart du temps sans l’affecter.
Phragmose : Comportement de défense du nid consistant à boucher l’entrée des galeries à l’aide d’une partie du corps adaptée, souvent aplatie (la tête dans la majeure partie des cas). Les genres Colobopsis et Cephalotes comportent les exemples les plus connus de phragmose. Certains termites possèdent également des comportements phragmotiques.
Phtalates : Composés chimiques utilisés dans de nombreux produits industriels, tels que les plastiques. Ils peuvent perturber les systèmes endocriniens des organismes. Ces pollutants s’accumulent dans les organismes vivants (= bioaccumulation). En myrmécologie, leur présence dans les environnements peut affecter négativement les fourmis, perturbant leur comportement et leur reproduction. Certains éleveurs dénoncent l’usage du matériel en acrylique, en plexiglas ou imprimé en 3D à cause du risque de contamination.
Physergate : Major spécialisée dans le stockage de très importantes quantités de nourriture, dont le gastre est généralement capable de se distendre en de très grandes physogastries. Le terme de vulgarisation « pot de miel », de même que l’anglicisme replete, sont également utilisés.
Physogastrie : Etirement du gastre d’une fourmi pour stocker de la nourriture sous forme liquide. Chez les gynes, elle peut également être le résultat d’une activité ovarienne importante.
Pillage : Mode de prélèvement en nature d’une colonie déjà établie (ou d’une partie de colonie). C’est un mode de récolte déontologiquement proscrit, car il est très destructeur des écosystèmes et alimente parfois le trafic animal. A noter qu’un grand nombre de colonies pillées meurent prématurément.
Pilosité : Ensemble des poils portés par la cuticule. Il peut s’agir de soies plus ou moins dressées, ou d’une pubescence appliquée.
Pléométrose : Mode de fondation où plusieurs gynes fécondées joignent leur effort pour fonder une colonie. En opposition à “haplométrose”.
Plésiobiose : Cohabitation à portée très limitée entre deux espèces nichant à proximité l’une de l’autre.
Poïkilotherme : Un poïkilotherme est un animal dont la température corporelle varie avec celle de l’environnement. Les fourmis sont des hétérothermes. Contrairement aux homéothermes, ils ne régulent pas leur chaleur interne et dépendent de sources externes (comme le soleil) pour ajuster leur température. Autres exemples : reptiles, poissons, et amphibiens. (Synonyme d’hétérotherme).
Polyandrie : Cas où une gyne va s’accoupler avec plusieurs mâles. Par opposition à “monoandrie”.
Polycalique : Synonyme de « polydome ».
Polydome : Colonie constituée de plusieurs nid interconnectés, en opposition à monodome (synonyme : polycalique).
Polyéthisme : Division des tâches entre les individus d’une colonie. Il peut notamment être lié à la caste, à l’âge (en particulier, chez de nombreuses fourmis, les ouvrières les plus jeunes tendent à rester dans le nid et à s’occuper du couvain, là où les plus âgées fourragent), ou encore à la position hiérarchique.
Polygyne : Colonie avec plusieurs gynes fécondées se tolérant et pondant toutes activement, en opposition à “monogyne” ou “oligogyne”.
Polymorphisme : Concernant les fourmis, terme généralement utilisé pour désigner les variations morphologiques internes à une caste. Le plus courant est le polymorphisme au sein de la caste ouvrière (entre minor, média et major), mais les reines peuvent également être polymorphes, auquel cas on parle de gyno-polymorphisme.
Ponéromorphe : Synonyme de Ponéroïde.
Poneroïde : Ensemble phylogénétique formé par les sous-familles des Agroecomyrmecinae, Amblyoponinae, Apomyrminae, Paraponerinae, Ponerinae et Proceratiinae.
Post-pétiole : Deuxième partie du pétiole lorsqu’il est double.
Prénymphe : Larve ayant vidé son système digestif, s’étant immobilisée et ayant pris une teinte blanchâtre opaque, se préparant pour la nymphose.
Propodeum : Premier segment de l’abdomen des fourmis, situé à l’arrière du mesosoma.
Pronotum : Premier segment du mesosoma, juste derrière la tête.
Psammophore : Groupe de longs poils dressés recourbés sous la tête.
Pseudo-miellat : Liquide sucré artificiel utilisé pour nourrir les fourmis en élevage.
Pubescence : Ensemble des poils couchés et plaqués contre la cuticule.
Q
Quiescence : Type de repos hivernal pour lequel l’entrée en diapause est entièrement la conséquence d’un ralentissement de la cinétique chimique des réactions métaboliques, induit par des phénomènes thermiques ou hygrométrique (hiver, saison sèche). Les fourmis réalisant des quiescences subissent des périodes de repos non physiologiquement contrôlées. L’entrée et la sortie de quiescence est un facteur externe, une quiescence trop longue peut être mortelle.
Quorum sensing : Processus par lequel les fourmis évaluent collectivement la densité de leur population à un emplacement donné (comme un nouveau site de nidification, une source de nourriture…). Une fois un « quorum » (= un seuil : un nombre constant) atteint, elles changent de comportement collectif (par exemple, passant de l’exploration à la relocalisation). Ce mécanisme est crucial dans la prise de décision collective et aide les colonies à sélectionner des sites optimaux de nidification ou à gérer les ressources efficacement.
R
Région biogéographique : voir « écozone ».
Reine : Caste spécialisée dans la reproduction. Chez les fourmis, les reines sont souvent ailées au moment de leur émergence, puis se désailent une fois fécondées (synonyme : gyne).
Replète : Voir « physergate ».
Rubicole : Se dit d’une espèce vivante dans les tiges creuses. Cephalotes minutus est une espèce rubicole.
S
Sac infrabuccal : Poche située avant le jabot social et dans laquelle les fourmis stockent les déchets ingérés avant de les évacuer.
Scape : Premier segment antennaire très long, suivi par le funicule.
Sclérotine : La sclérotine est une protéine tannée entrant dans la composition de l’exocuticule des Arthropodes, la rendant plus rigide et constituant l’exosquelette chitineux.
Scutellum : Partie du mesosoma située entre le mesoscutum et le propodeum. Il n’est généralement présent que chez les reines et les mâles.
Sillon de Mayr : Synonyme de « notauli ».
Soie : Fibre naturel utilisée par les fourmis pour fabriquer leurs cocons ou construire des nids. La plupart du temps, elle est produite par les larves.
Soldat : Individus appartenant à la sous-caste des majors et dont le rôle est de défendre le nid et de chasser des proies pour la colonie.
Sous-caste : Voir « caste ».
Spermathèque : Organe spécialisé dans le stockage des spermatozoïdes, permettant donc aux gynes de pondre des œufs fécondés durant toute leur vie même en ne s’accouplant qu’une seule fois.
Spiracle : Petit trou dans la cuticule permettant à l’air de passer dans les trachées.
Sternite : Partie ventrale d’un segment de l’abdomen d’un insecte.
Stigma : Tâche sombre située au bord des ailes des sexués.
Stigmate : Orifice respiratoire chez les insectes.
Stridulation : Signal sonore et vibratoire produit par beaucoup de fourmis.
Supercolonie : Ensemble de nombreux nids polygynes reliés entre eux, dont les ouvrières ne montrent pas de signe d’agressivité entre elles. Les espèces formant des supercolonies sont dites unicoloniales. Les fourmis invasives forment souvent des supercolonies.
Symbiose : Association à bénéfice réciproque à caractère obligatoire pour les deux êtres vivants. Un exemple courant serait les fourmis du genre Atta accompagnées de leur champignon ; ce dernier dépend de leurs soins, et les fourmis en dépendent également pour s’alimenter. Souvent confondu avec le mutualisme.
Systématique : Science de la classification des êtres vivants.
T
Tandem-running : Technique de recrutement où une ouvrière en suit directement une autre, souvent en gardant ses antennes en contact avec le gastre de l’ouvrière suivie.
Tarse : Dernier segment articulé de la patte. Il se compose de quelques articles courts, et se termine par deux ongles.
Taxonomie : Science des lois de la classification des êtres vivants selon leur ressemblance, leurs liaisons génétiques et leurs liens de parenté. La taxonomie des fourmis, comme pour tous les animaux, suit le Code international de nomenclature zoologique ou ICZN.
Tégument : Tissu organique correspondant à la “peau” des fourmis. Il est formé de la cuticule et de l’épiderme et est composé de plusieurs protéines.
Tempes : Parties latérales de la tête situées à côté des yeux.
Ténéral : Individu adulte venant d’émerger, et étant encore incomplètement coloré.
Tératologie : Malformation durant la formation de l’embryon ou la nymphose. Ces malformations sont souvent handicapantes, raccourcissant souvent l’espérance de vie lorsqu’elles ne sont pas mortelles.
Tergite : Partie dorsale d’un segment de l’abdomen d’un insecte.
Thanatose : Comportement défensif visant à mimer un état de mort à l’approche d’un danger.
Thélytoque : Voir « parthénogenèse thélytoque ».
Thermophile : Se dit d’une espèce appréciant la chaleur et utilisant cette variable dans la construction de son nid pour optimiser le développement du couvain en créant une structure diffusant mieux la chaleur.
Thigmotactisme (= Thigmotaxie) : Tendance qu’ont certains animaux comme les fourmis à rechercher la promiscuité et la proximité des parois pour se sentir en sécurité.
Thorax : Partie anatomique centrale du corps d’un insecte. Chez les fourmis, le thorax correspond globalement au mesosoma, mais n’inclut pas le propodeum.
Trachée : Tubes à l’intérieur du corps de l’insecte acheminant l’air jusqu’aux organes.
Trochanter : Second article de la patte, situé entre la coxa et le fémur.
Trophallaxie : Transfert de nourriture par voie buccale entre deux ouvrières, cela grâce à un estomac nommé “jabot social”.
Trophobionte : Nom donné à l’organisme qui fournit de la nourriture lors d’une trophobiose (voir ci-après). Les pucerons sont des trophobiontes.
Trophobiose : Association symbiotique entre deux organismes dont l’un fournit de la nourriture à l’autre en échange d’un service passif (protection, nettoyage…). Les fourmis et les pucerons vivent en trophobioses.
U
Ubiquité (espèce ubiquiste) : Se dit d’une espèce ayant une importante capacité à vivre dans plusieurs biotopes bien différents.
Unicolonial : Relatif aux supercolonies.
Urbicoles : Se dit des espèces de fourmis qui vivent et se développent principalement dans des environnements urbains, tels que les villes et les zones anthropisées. Ces fourmis ont adapté leurs comportements et leur écologie pour prospérer dans des habitats modifiés par l’homme (= anthromes). Lasius emarginatus est un exemple d’espèce urbicole.
V
Valeur évolutive : Capacité d’un organisme avec un génotype donné à survivre et à se reproduire dans un environnement déterminé.
Vertex : Partie supérieure de la tête d’une fourmi, correspondant au “front”. Les ocelles se situent sur cette zone.
« Visa colonial » : Expression désignant l’ensemble des composés chimiques présents sur la cuticule des fourmis et leur permettant de se reconnaître entre elles.
Vol nuptial : Le vol nuptial (ou essaimage) est le vol durant lequel les jeunes sexués ailés s’envolent pour s’accoupler.
W
Wallace line : Frontière biogéographique qui sépare les faunes distinctes de l’Asie du Sud-Est et de l’Océanie. Elle passe entre les îles de Bali et Lombok, délimitant deux zones écologiques très différentes.
Alfred Russel Wallace décrit cette discontinuité biologique en 1859. Aujourd’hui, cette ligne est considérée comme la frontière entre les écozones Indomalaise et Australasienne.
Des deux côtés de la ligne la faune et la flore sont très différentes, tout en étant éloignées de quelques kilomètres.
Les genres de fourmis Rhytidoponera (trouvées principalement en Océanie) et Harpegnathos (présentes en Asie du Sud-Est) illustrent bien cette séparation, car ces espèces coexistent de part et d’autre de cette ligne, séparées par quelques kilomètres, sans se rencontrer.
X
Xénobionte : Fourmi pratiquant la xénobiose.
Xénobiose : Fait pour une fourmi de vivre dans le nid d’une autre espèce, sans mélanger son couvain avec celui de l’espèce hôte.
Xénotrophes : Terme généraliste peu utilisé permettant de désigner tout organisme qui dépend d’une autre espèce pour se nourrir, souvent dans des associations symbiotiques. C’est le cas d’Atta cephalotes qui dépend du champignon Leucoagaricus gongylophorus.
Xérophile : Désigne une espèce capable de vivre dans un environnement très sec.
Xérotherme : Se dit d’une espèce tolérante à des conditions chaudes et sèches. C’est le cas de Cataglyphis bombicyna.
Y
Ytong : Type de béton cellulaire autoclavé fabriqué et vendu sous forme de blocs par la marque Xella. C’est un matériau léger, poreux et permettant une bonne gestion de l’humidité, souvent utilisé pour la construction des nids artificiels. Les premiers usages du Ytong en myrmécophilie semblent prendre leurs racines dans les élevages germaniques, ce qui n’est pas étonnant car la marque Xella est allemande.
Z
Zatania karstica : Fourmi originaire de Cuba. Il s’agit tout simplement de la dernière espèce de fourmi dans l’ordre alphabétique, nous trouvions drôle de terminer ce glossaire sur cette note ! Merci d’avoir lu le glossaire ! Bisous, l’équipe Antariums. 🙂