Fiche d'élevage : Camponotus americanus

Vitaly Charny (CC-BY-NC)
Photographie couverture de la page Amérique du nord, recadrée pour une meilleure intégration.
1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :
Famille : Formicidae
Sous-famille : Formicinae
Tribu : Camponotini
Genre : Camponotus
Sous-genre : Camponotus
Espèce : Camponotus americanus
Taxonomiste et année de description : Espèce décrite par Gustav Mayr en 1862
Noms vernaculaires : Aucun. Les Camponotus dans leur ensemble sont surnommées en anglais carpenter ants (« fourmis charpentières ») ou sugar ants (« fourmis à sucre »).
Synonymes et anciens noms utilisés : Pas de synonymes récents connus.
Étymologie genre : Du grec ancien χαμπή (kampé), « courbé », et νῶτον (nôton), « dos », en référence au mesosoma souvent arqué des Camponotus.
Étymologie espèce : Du latin americanus, signifiant « d’Amérique », en référence à sa distribution géographique.
2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :
TAILLE OUVRIÈRES : 7 - 15 mm


TAILLE GYNE : 15 mm

TAILLE MÂLE : ?? mm

Morphisme : Polymorphisme continu ; on observe tous les intermédiaires de taille entre les minors frêles et les majors à grosse tête. Au sein d’une même colonie, les différences de taille entre ouvrières peuvent dépasser le simple au double.
Identification : Parmi les représentantes américaines du sous-genre Camponotus, les ouvrières de cette espèce pourront être identifiées par la combinaison entre long scape, gastre luisant, mesosoma brun et présence de poils dressés sur les joues des majors.
Description et particularités physiques : Camponotus americanus est une relativement grande espèce de Camponotus. Elles ont la tête de couleur noire avec un thorax et un gastre tirant du rouge au marron. Le gastre est strié de bandes plus sombres. La pilosité est moyennement abondante.
3) BIOLOGIE :
Description du biotope : Cette fourmi se retrouve principalement en forêts, en particulier des forêts de chênes et de “Hickory”, ainsi que dans des zones marécageuses, des forêts mixtes (feuillus/résineux) et des plaines. Elle peut également être retrouvée dans des milieux anthropisés.

Nidification : Camponotus americanus nidifie principalement dans le sol, souvent sans monticule visible, sous des rochers ou des troncs tombés. Elle nidifie dans des sols argileux à sableux ou rocailleux, généralement à l’ombre et souvent sous une fine couche de litière. Il arrive également qu’elle nidifie dans des souches d’arbres morts.


Démographie : Inconnue. De nombreuses Camponotus dépassent plusieurs milliers d’ouvrières à maturité, mais leur fréquente polydomie rend leur démographie exacte difficile à estimer.
Particularités comportementales : Les ouvrières fourragent à la fois aussi bien au sol que sur les plantes ou les arbres.
Alimentation : Cette Camponotus se nourrit principalement de liquides sucrés, que ce soit sous la forme de miellat de pucerons, de nectars de fleurs ou de fruits tombés, et complètent ce régime avec des insectes. Camponotus americanus a été observée chassant Enaphalodes rufulus, un Longicorne. Il est possible que cette espèce consomme en outre des excréments de vertébrés.
Essaimage : Les sexués passent la diapause pour essaimer au printemps ou au début de l’été. Des vols nuptiaux ont été observés en avril (Texas) et juin (Géorgie), souvent après la pluie. Comme la grande majorité des Camponotus il est probable que cette espèce ait recours au male aggregation syndrome, c’est-à-dire le mode d’essaimage « classique » : les mâles forment un essaim aérien, dans lequel les gynes volent ensuite afin de s’accoupler.
Gynie : Inconnue. La plupart des Camponotus sont monogynes, même si certaines peuvent être oligogynes ou polygynes.
Fondation : Indépendante et claustrale ; après l’essaimage, la reine s’aménage une loge de fondation où elle élèvera une première génération d’ouvrières en puisant dans ses réserves, sans se nourrir durant tout ce temps.
4) RÉPARTITION :
Camponotus americanus se retrouve aux États-Unis dans les États de Californie, Texas, Colorado, Nevada, Arizona, Oregon, Missouri, Louisiane, Utah, Nouveau-Mexique et Kansas et remonterait jusqu’au Canada.
5) ÉLEVAGE :
AVERTISSEMENT : Les retours d’élevage manquent sur cette espèce peu souvent maintenue. Les informations données dans cette partie sont donc susceptibles d’être revues.
Température de maintien : Entre 21 et 28 °C. La température d’élevage sera à adapter à la localité d’origine de votre colonie.
Hygrométrie : Vous pouvez humidifier le nid à environ 50 % d’hygrométrie. La nymphose se fait dans un cocon, les nymphes nues sont un signe d’hygrométrie trop importante, elles donneront généralement des imagos handicapés ou ne donneront rien et seront mises au dépotoir.
Installation : Ces Camponotus se contentent généralement de tout nid artificiel classique (béton cellulaire, plâtre, pierre reconstituée, plexiglas…) tant que vous vous préparez à la grande démographie que peuvent atteindre les colonies matures. Nous vous déconseillons de maintenir la colonie en terrarium, où la contenir pourra devenir particulièrement difficile à terme, dû à leur démographie relativement élevée.


Foreuse ? : Oui. Elles seront susceptibles de chercher à creuser, ce qui peut l’être en cas de manque de place, c’est pourquoi le nid devra de préférence être blindé.
Diapause : Oui, obligatoire de novembre à mars, les températures sont à définir en fonction de la provenance, l’espèce étant présente de Québec au Texas.
Fondation : Claustrale ; une fois la reine placée en tube à essai, il n’y aura plus qu’à attendre l’arrivée des premières ouvrières sans la nourrir. Durant cette période, veillez à la maintenir dans le plus grand des calmes et d’éviter tout stress inutile.
Alimentation en élevage : Leur régime sera constitué de nourriture sucrée (divers pseudo-miellats, fruits, beetle jelly, bhatkar…) et d’insectes fraîchement tués. Même si l’utilité n’en est pas connue chez cette espèce, il faut noter que, chez certaines Camponotus, proposer occasionnellement de l’urée diluée à environ 1 % dans de l’eau pourrait favoriser le développement de la colonie (en tant que substitut à leur régime partiellement coprophage in natura). Cependant, cela reste encore incertain et mérite d’être plus amplement expérimenté.
Reproduction : Probablement inconcevable, comme chez la très grande majorité des Camponotus, l’accouplement semble systématiquement avoir lieu en vol après la formation d’un essaim de mâles, ce qui empêche de pouvoir reproduire cette espèce en captivité (sauf à mettre au point un protocole de fécondation forcée ou d’insémination).
Difficulté d’élevage : On peut supposer qu’elle ne pose pas de difficulté notable mis à part sa démographie mature qui peut devenir un problème.
Sources et Crédits :
Publications myrmécologiques :
- Dalla Torre, K. W. 1893. Catalogus Hymenopterorum hucusque descriptorum systematicus et synonymicus. Vol. 7. Formicidae (Heterogyna). Leipzig: W. Engelmann, 289 pp. (https://www.antcat.org/references/124002)
- Ipser, R.M., Brinkman, M.A., Gardner, W.A., Peeler, H.B. 2004. A survey of ground-dwelling ants (Hymenoptera: Formicidae) in Georgia. Florida Entomologist 87: 253-260.
Sites Internet :
- Antcat.org
- Antwiki.org
- Antmaps.org
- Antweb.org
- Inaturalist.org
- Formiculture.com – Blog de Wegmier (https://www.formiculture.com/topic/14122-camponotus-fedtschenkoi-wegmier/#entry158516)