Fiche d'élevage : Camponotus consobrinus

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

Famille : Formicidae
Sous-famille : Formicinae
Tribu : Camponotini
Genre : Camponotus
Sous-genre : Tanaemyrmex
Espèce : Camponotus consobrinus

Taxonomiste et année de description : Erichson, 1842 (sous le nom de Formica consobrina).
Noms vernaculaires : Banded sugar ant (anglais).
Synonymes et anciens noms utilisés : Camponotus dimidiatus et Camponotus nigriceps obniger sont synonymes de Camponotus consobrinus. Aucun n’est encore couramment utilisé.

Étymologie genre : Du grec ancien χαμπή (kampé), « courbé », et νῶτον (nôton), « dos », en référence au mesosoma souvent arqué des Camponotus.
Étymologie espèce : Du latin consobrinus, « cousin », en référence à sa ressemblance superficielle avec Camponotus herculeanus.

2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :

TAILLE OUVRIÈRES : 7 à 18 mm
TAILLE GYNE : 16 à 18 mm
TAILLE MÂLE : 10 mm ?

Morphisme : Polymorphisme continu ; on observe tous les intermédiaires de taille entre les minors frêles et les majors à grosse tête. Au sein d’une même colonie, les différences de taille entre ouvrières peuvent dépasser le simple au double.

Identification : Parmi les Tanaemyrmex australiennes, les ouvrières de cette espèce pourront être identifiées par la combinaison entre clypeus profondément échancré, absence de poil dressé sous la tête, gastre bicolore et face dorsale du propodeum plus de 1,5 fois plus longue que la face postérieure. Voir la clé de McArthur, 2007.

Description et particularités physiques : Camponotus consobrinus est une grande Tanaemyrmex dont la coloration est sujette à de fortes variations en fonction des populations ; le plus souvent, chez les ouvrières, la tête est noire, le mesosoma orangé, noir ou brun, le gastre noir à l’exception d’une bande orangée sur le premier tergite, les pattes orangées et les antennes bicolores. Les reines ont la même coloration que les ouvrières, à l’exception d’un mesosoma généralement bicolore ; les mâles sont quant à eux intégralement noirs.

3) BIOLOGIE :

Description du biotope : Camponotus consobrinus pourra être rencontrée dans des biotopes assez secs tels que les forêts d’Eucalyptus.

Nidification : Les nids sont terricoles, et sont parfois partiellement établis sous des pierres. Il est possible que les colonies puissent être polydomes, comme chez la majorité des Camponotus du sous-genre Tanaemyrmex.

Démographie : Inconnue. Les colonies matures de Tanaemyrmex dépassent souvent plusieurs milliers d’ouvrières, mais leur polydomie rend leur démographie exacte difficile à estimer.

Particularités comportementales : Cette espèce fourrage au sol et dans la végétation, y compris dans les arbres. L’activité est avant tout nocturne : de nombreuses ouvrières quittent le nid au crépuscule, puis y retournent peu avant le lever du soleil. De petits recrutements peuvent être mobilisés par tandem running, c’est-à-dire qu’une ouvrière (voire plusieurs) suit de près une meneuse sans qu’une piste phéromonale ne soit marquée.

Alimentation : Cette espèce consomme tout d’abord des liquides sucrés tels que le miellat d’Homoptères ou le nectar de fleurs, et complémente ce régime en récupérant des insectes morts. Elle consomme également l’urine de vertébrés, qui lui fournit des nutriments dont son biotope est pauvre.

Essaimage : Les essaimages sont susceptibles d’avoir lieu de novembre à mars. Comme chez la grande majorité des Camponotus, la stratégie de reproduction est le male aggregation syndrome, c’est-à-dire le mode d’essaimage « classique » : les mâles forment un essaim aérien, dans lequel les gynes volent ensuite afin de s’accoupler.

Gynie : Inconnue. Les Tanaemyrmex sont généralement monogynes, plus rarement oligogynes ou faiblement polygynes.

Fondation : Indépendante et claustrale ; après l’essaimage, la reine s’aménage une loge de fondation où elle élèvera une première génération d’ouvrières en puisant dans ses réserves, sans se nourrir durant tout ce temps.

4) RÉPARTITION :

Camponotus consobrinus est une espèce endémique d’Australie, où elle est restreinte à l’Est, au Sud-Est et à la Tasmanie.

5) ÉLEVAGE :

AVERTISSEMENT : Les retours d’élevage manquent sur cette espèce peu souvent maintenue en Europe. Les informations données dans cette partie sont donc susceptibles d’être revues.

Température de maintien : Entre 23 °C et 29 °C.

Hygrométrie : Environ 50 % de la surface du nid pourra être humidifiée.

Installation : Les Tanaemyrmex se contentent généralement de tout nid artificiel classique (béton cellulaire, plâtre, pierre reconstituée, plexiglas…) tant que vous vous préparez à la grande démographie que peuvent atteindre les colonies matures. Nous vous déconseillons de maintenir la colonie en terrarium, où la contenir pourra devenir particulièrement difficile à terme.

Foreuse ? : Oui. Les Tanaemyrmex chercheront généralement à creuser ce qui peut l’être en cas de manque de place, c’est pourquoi le nid devra de préférence être blindé.

Diapause : Une baisse de température pourra être effectuée durant l’hiver austral en fonction de la provenance de votre colonie.

Fondation : Claustrale ; une fois la reine placée en tube à essai, il n’y aura plus qu’à attendre l’arrivée des premières ouvrières sans la nourrir. Durant cette période, veillez à la maintenir dans le plus grand des calmes et d’éviter tout stress inutile.

Alimentation en élevage : Leur régime sera constitué de nourriture sucrée (divers pseudo-miellats, fruits, beetle jelly, bhatkar…) et d’insectes fraîchement tués. Proposer occasionnellement de l’urée diluée à environ 1 % dans de l’eau pourrait favoriser le développement de la colonie (en tant que substitut à leur consommation d’urine de vertébrés in natura), mais cela mérite d’être plus amplement expérimenté.

Reproduction : Comme chez la très grande majorité des Camponotusl’accouplement semble systématiquement avoir lieu en vol après la formation d’un essaim de mâles, ce qui empêche de pouvoir reproduire cette espèce en captivité (sauf à mettre au Point un protocole de fécondation forcée ou d’insémination).

Difficulté d’élevage : Probablement facile. Les retours d’élevages manquent encore pour évaluer la difficulté de maintien de cette espèce.

Sources et Crédits :

Publications myrmécologiques :

– Dalla Torre, K. W. 1893. Catalogus Hymenopterorum hucusque descriptorum systematicus et synonymicus. Vol. 7. Formicidae (Heterogyna). Leipzig: W. Engelmann, 289 pp. (https://www.antcat.org/references/124002)

– Erichson, W. F. 1842. Beitrag zur Insecten-Fauna von Vandiemensland, mit besonderer Berücksichtigung der geographischen Verbreitung der Insecten. Archiv für Naturgeschichte 8(1):83-287. (https://www.antcat.org/references/124787)

– McArthur, A. J. 2007. A key to Camponotus Mayr of Australia. Memoirs of the American Entomological Institute 80:290-351. (https://www.antcat.org/references/131857)

– McArthur, A. J.; Adams, M. 1996. A morphological and molecular revision of the Camponotus nigriceps group (Hymenoptera: Formicidae) from Australia. Invertebrate Taxonomy 10:1-46. (https://www.antcat.org/references/131858)

– Middleton, E. 2014. Navigation, recruitment, foraging ecology and visual systems of the banded sugar ant, camponotus consobrinus. (https://www.researchgate.net/publication/317590972_Navigation_recruitment_foragi ng_ecology_and_visual_systems_of_the_banded_sugar_ant_camponotus_consobrin us)

– Petit, S.; Stonor, M.; Weyland, J.; Gibbs, J.; Amato, B. 2019. Camponotus ants mine sand for vertebrate urine to extract nitrogen. Austral Ecology. 45. 10.1111/aec.12840. (https://www.researchgate.net/publication/337697418_Camponotus_ants_mine_sand _for_vertebrate_urine_to_extract_nitrogen_Ants_mine_urine_in_sand_for_nitrogen)

Sites Internet :

  • Antcat.org
  • Antwiki.org
  • Antmaps.org
  • Antweb.org
  • Inaturalist.org
  •  Formiculture.com – Blog de Wegmier (https://www.formiculture.com/topic/14122-camponotus-fedtschenkoi-wegmier/#entry158516)
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