Fiche d'élevage : Camponotus inaequalis

The Leach (CC-NY-BC)
Photographie couverture de la page Amérique du nord, recadrée pour une meilleure intégration.
(⚠️Problèmes majeurs ⚠️)
AVERTISSEMENT : Cette fiche peut apparaître comme moins détaillée que d’autres présentes sur Antariums. Cela s’explique par le fait que, comme la plupart des Camponotus élevées, cette espèce est peu étudiée. Par souci de rigueur, seules les informations fiables, bien que limitées, y sont donc présentées.
1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :
Famille : Formicidae
Sous-famille : Formicinae
Tribu : Camponotini
Genre : Camponotus
Sous-genre : Tanaemyrmex
Espèce : Camponotus inaequalis
Taxonomiste et année de description : Roger, 1863.
Noms vernaculaires : Aucun. Les Camponotus dans leur ensemble sont surnommées en anglais carpenter ants (« fourmis charpentières ») ou sugar ants (« fourmis à sucre »).
Synonymes et anciens noms utilisés : Camponotus tortuganus (taxon tombé en synonymie avec C. inaequalis en 2017).
Étymologie genre : Du grec ancien χαμπή (kampé), « courbé », et νῶτον (nôton), « dos », en référence au mesosoma souvent arqué des Camponotus.
Étymologie espèce : Du latin inaequalis, « inégal ».
2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :
TAILLE OUVRIÈRES : 5,5 à 11 mm

TAILLE GYNE : 12 mm

TAILLE MÂLE : 6 à 7 mm

Morphisme : Polymorphisme continu ; on observe tous les intermédiaires de taille entre les minors frêles et les majors à grosse tête. Au sein d’une même colonie, les différences de taille entre ouvrières peuvent dépasser le simple au double.
Identification : En Floride, la seule Camponotus superficiellement similaire à cette espèce est C. floridanus ; cette dernière pourra cependant être distinguée de C. inaequalis par sa pilosité bien plus longue et abondante sur le mesosoma.
Description et particularités physiques : Camponotus inaequalis est une espèce relativement petite pour le sous-genre Tanaemyrmex, dont la coloration très variable va du jaune au marron foncé en passant par l’orange et le marron clair. La tête est souvent plus sombre que le mesosoma, et le gastre est fréquemment noir.
3) BIOLOGIE :
Description du biotope : Cette espèce semble avant tout se rencontrer dans des biotopes forestiers, mais a également été observée dans des milieux plus ouverts. Elle peut s’aventurer dans des biotopes anthropisés, et s’introduit ainsi parfois dans des habitations humaines. Elle se trouve souvent près du littoral et ne monte pas en altitude.

Nidification : Les nids peuvent être terricoles, mais sont aussi susceptibles d’être construits sous des écorces. Il est possible que les colonies soient polydomes comme chez la majorité des Camponotus du sous-genre Tanaemyrmex.
Démographie : Inconnue. Les colonies matures de Tanaemyrmex dépassent souvent plusieurs milliers d’ouvrières, mais leur polydomie rend leur démographie exacte difficile à estimer.
Particularités comportementales : Cette espèce fourrage à la fois au sol et dans la végétation.
Alimentation : Elles se nourrissent principalement de liquides sucrés, que ce soit sous la forme de miellat de pucerons, de nectars de fleurs ou de fruits tombés, et complémentent ce régime en récupérant des insectes fraîchement morts. Certaines Tanaemyrmex consomment en outre des excréments de vertébrés, bien que ce ne soit pas spécifiquement documenté chez C. inaequalis.
Essaimage : Les essaimages sont susceptibles d’avoir lieu tout au long de l’année. Comme chez la grande majorité des Camponotus, la stratégie de reproduction est le male aggregation syndrome, c’est-à-dire le mode d’essaimage « classique » : les mâles forment un essaim aérien, dans lequel les gynes volent ensuite afin de s’accoupler.
Gynie : Inconnue. Les Tanaemyrmex sont généralement monogynes, plus rarement oligogynes ou faiblement polygynes.
Fondation : Indépendante et claustrale ; après l’essaimage, la reine s’aménage une loge de fondation où elle élèvera une première génération d’ouvrières en puisant dans ses réserves, sans se nourrir durant tout ce temps.
Cycle de développement : Inconnu. Les ouvrières sont susceptibles de fourrager tout au long de l’année.
4) RÉPARTITION :
Camponotus inaequalis se rencontre avant tout en Floride. Elle est également citée des Bahamas et de Cuba.
5) ÉLEVAGE :
AVERTISSEMENT : Les retours d’élevage manquent sur cette espèce peu souvent maintenue. Les informations données dans cette partie sont donc susceptibles d’être revues.
Température de maintien : 23 à 28 °C.
Hygrométrie : De 50 à 60 % de la surface du nid pourra être humidifiée.
Installation : Les Tanaemyrmex se contentent généralement de tout nid artificiel classique (béton cellulaire, plâtre, pierre reconstituée, plexiglas…) tant que vous vous préparez à la grande démographie que peuvent atteindre les colonies matures. Nous vous déconseillons de maintenir la colonie en terrarium, où la contenir pourra devenir particulièrement difficile à terme.

Foreuse ? : Oui. Les Tanaemyrmex chercheront généralement à creuser ce qui peut l’être en cas de manque de place, c’est pourquoi le nid devra de préférence être blindé.
Diapause : Aucune diapause en tant que telle n’est requise. Un repos aux alentours de 20°C pourra cependant être effectué de novembre à mars.
Fondation : Claustrale ; une fois la reine placée en tube à essai, il n’y aura plus qu’à attendre l’arrivée des premières ouvrières sans la nourrir. Durant cette période, veillez à la maintenir dans le plus grand des calmes et évitez tout stress inutile.
Alimentation en élevage : Leur régime sera constitué de nourriture sucrée (divers pseudo-miellats, fruits, Beetle jelly, Bhatkar…) et d’insectes fraîchement tués. Au moins chez certaines Tanaemyrmex, proposer occasionnellement de l’urée diluée à environ 1 % dans de l’eau pourrait favoriser le développement de la colonie (en tant que substitut à leur régime partiellement coprophage in natura), mais cela reste encore incertain et mérite d’être plus amplement expérimenté.
Reproduction en captivité : Comme chez la très grande majorité des Camponotus, l’accouplement semble systématiquement avoir lieu en vol après la formation d’un essaim de mâles, ce qui empêche de pouvoir reproduire cette espèce en captivité (sauf à mettre au point un protocole de fécondation forcée ou d’insémination).
Détails à ajouter : Cette espèce semble capable de passer les barrières d’huile minérale ; il sera donc préférable d’opter pour d’autres anti-évasions tels que le talc ou le talcool.
Difficulté d’élevage : Probablement facile. Les retours d’élevages manquent encore pour estimer la réelle difficulté de maintien de cette espèce.
Sources et Crédits :
Publications myrmécologiques :
– Dalla Torre, K. W. 1893. Catalogus Hymenopterorum hucusque descriptorum systematicus et synonymicus. Vol. 7. Formicidae (Heterogyna). Leipzig: W.Engelmann, 289 pp (https://www.antcat.org/references/124002)
– Roger, J. 1863a. Die neu aufgeführten Gattungen und Arten meines Formiciden-Verzeichnisses nebst Ergänzung einiger früher gegebenen Beschreibungen. Berliner Entomologische Zeitschrift 7:131-214. (https://www.antcat.org/references/128093)
Sites Internet :
- Antcat.org
- Antwiki.org
- Antmaps.org
- Antweb.org
- Inaturalist.org
- Formiculture.com – Blog de Wegmier (https://www.formiculture.com/topic/14122-camponotus-fedtschenkoi-wegmier/#entry158516)