Fiche d'élevage : Camponotus japonicus

(⚠️Problèmes majeurs ⚠️)

Espèce presque identique à Camponotus vagus, native d’Europe. 

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

FAMILLE : Formicidae  
SOUS-FAMILLE : Formicinae  
GENRE : Camponotus 
SOUS-GENRE : Camponotus 
ESPÈCE : Camponotus japonicus 

TAXONOMISTE ET ANNÉE DE DESCRIPTION : Mayr, 1866.  
NOMS VERNACULAIRES : クロオオアリ (japonais), japanese carpenter ant (anglais).  
SYNONYMIE : Plusieurs taxons furent décrits en 1925 et 1929 comme sous-espèces de  Camponotus japonicus, avant d’être mis en synonymie avec la sous-espèce nominale en  1951. Aucun autre synonyme n’est répertorié.  

ÉTYMOLOGIE GENRE : Du grec ancien χαμπή (kampé), « courbé », et νῶτον (nôton),  « dos », en référence au mesosoma souvent arqué des Camponotus.  
ÉTYMOLOGIE ESPÈCE : Du latin iaponicus, « japonais ». 

2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :

TAILLE OUVRIÈRES : 6 à 15 mm
TAILLE GYNES : 16 à 17 mm ? (estimations d'éleveurs)
TAILLE MÂLES : Environ 10 mm (estimations d'éleveurs)

MORPHISME : Polymorphisme continu ; on observe tous les intermédiaires de taille entre  les minors frêles et les majors à grosse tête. Au sein d’une même colonie, les différences de  taille entre ouvrières peuvent dépasser le simple au double.  

IDENTIFICATION : Camponotus japonicus peut occasionnellement être confondue avec d’autres espèces de Camponotus du sous-genre nominal dans certaines zones de sa large aire de répartition. De fait, l’identification sera à effectuer au cas par cas en fonction des localités.

DESCRIPTION ET PARTICULARITÉS PHYSIQUES : Les ouvrières de Camponotus  japonicus sont essentiellement noires, à l’exception des appendices qui peuvent parfois être bordeaux. Plus rarement, les joues et le mesosoma peuvent également présenter des  nuances rougeâtres. Leur gastre est recouvert d’une dense pilosité aux reflets dorés. Là où les minors ont une silhouette relativement svelte, les plus grandes ouvrières peuvent être  imposantes, et portent une large tête caractéristique des majors de Camponotus. Les reines et les mâles arborent une coloration similaire aux ouvrières ; leur gastre est cependant moins densément poilu. 
Une étude récente a montré que la théorie du mélanisme thermique (selon laquelle les fourmis d’une même espèce sont plus sombres au nord qu’au sud) n’est pas valable pour cette espèce. En effet, une diversité de populations a été mise en évidence chez Camponotus japonicus. L’élément de différenciation entre ces populations est la taille des surfaces marron clair ou bordeaux sur la tête. Il a été démontré que les couleurs sont bien corrélées au climat, mais que les populations de C. japonicus les plus claires se trouvent dans les régions les plus septentrionales (au nord).

3) BIOLOGIE :

DESCRIPTION DU BIOTOPE : Ubiquiste, Camponotus japonicus est susceptible de se rencontrer dans de nombreux biotopes ouverts. Elle pourra ainsi être retrouvée dans les  prairies et les lisières forestières, mais également dans des milieux anthropisés tels que les parcs urbains ou les jardins. Bien qu’il s’agisse avant tout d’une espèce de plaine dans de nombreuses localités, elle sera plutôt observée en montagne dans les régions les plus  méridionales de son aire de répartition, comme en Inde où elle atteint 1 700 mètres d’altitude.  

NIDIFICATION : Les nids sont le plus souvent terricoles. Leurs entrées sont discrètes, et leur présence n’est généralement pas trahie par le moindre monticule de terre. Il est possible que les colonies puissent être polydomes, comme chez de nombreuses autres Camponotus.  

DÉMOGRAPHIE : Les nids de Camponotus japonicus peuvent comporter jusqu’à 4 000 ouvrières à maturité. Leur potentielle polydomie rend cependant la démographie exacte des colonies complètes difficile à estimer.  

PARTICULARITÉS COMPORTEMENTALES : Camponotus japonicus présente un  comportement similaire aux autres espèces du sous genre nominal. Ces grandes fourmis n’hésiteront pas à faire preuve d’agressivité, d’autant plus lorsqu’il s’agit de défendre leur nid, et se serviront aussi bien de leurs puissantes mandibules que de  leur acide formique pour repousser les agresseurs. Bien que les ouvrières fourragent souvent en solitaire, les recrutements peuvent être importants sur les sources de nourriture.  

ALIMENTATION : Camponotus japonicus se nourrit principalement de liquides sucrés, que ce soit sous la forme de miellat de pucerons, de nectars de fleurs ou de fruits tombés, et complémente ce régime en récupérant des insectes fraîchement morts.  

ESSAIMAGE : Les sexués émergent dans les colonies en fin d’été ou en début d’automne, puis passent une première diapause dans la colonie mère avant d’essaimer l’année  suivante. Ces essaimages ont surtout lieu en avril et en mai, mais peuvent commencer dès  mars et se prolonger jusqu’en juillet. Comme chez la majorité des Camponotus, leur  stratégie de reproduction est le male aggregation syndrome, c’est-à-dire le mode d’essaimage « classique » : les mâles forment un essaim aérien, dans lequel les gynes volent ensuite afin de s’accoupler.  

GYNIE : Cette espèce est le plus souvent monogyne, bien que les grandes colonies puissent  occasionnellement comporter deux ou trois reines sans qu’il ne soit connu s’il s’agit ou non  d’une polygynie fonctionnelle.  

FONDATION : Indépendante et claustrale ; après l’essaimage, la gyne creuse une loge dans  la terre et y élève une première génération d’ouvrières en puisant dans ses réserves, sans se nourrir durant tout ce temps.

4) RÉPARTITION :

L’espèce est répandue dans une large zone Est de l’Asie allant des Philippines jusqu’à la Russie, bien qu’elle soit le plus souvent retrouvée au Japon, en Corée du Sud et à l’Est de la  Chine.

5) ÉLEVAGE :

TEMPÉRATURE DE MAINTIEN : 21 °C à 27 °C. La température d’élevage sera à adapter à la provenance de votre colonie.  

HYGROMÉTRIE : Entre 50 % et 70 % de la surface du nid pourra être humidifiée. La  présence de nymphes nues sera généralement le signe d’une humidité excessive.  

INSTALLATION : Ces Camponotus se contentent généralement de tout nid artificiel classique (béton cellulaire, plâtre, pierre reconstituée, etc.) tant que vous vous préparez à la  grande démographie que peuvent atteindre les colonies matures.

Nous vous déconseillons de maintenir la colonie en terrarium, où la contenir pourra devenir  particulièrement difficile à terme. 

ALIMENTATION EN ÉLEVAGE : Leur régime sera constitué de nourriture sucrée (divers  pseudo-miellats, fruits, beetle jelly, bhatkar…) et d’insectes fraîchement tués.  

DIAPAUSE : La diapause, obligatoire, devra durer environ trois à quatre mois. Les températures seront à adapter en fonction de la localité d’origine de votre colonie, mais devront généralement être rudes, de l’ordre de 4 à 10 degrés pour les populations provenant de zones tempérées.  

FOREUSE ? : Oui. Elles seront susceptibles de chercher à creuser ce qui peut l’être en cas  de manque de place, c’est pourquoi le nid devra de préférence être blindé.  

FONDATION : Claustrale ; une fois la reine placée en tube à essai, il n’y aura plus qu’à  attendre l’arrivée des premières ouvrières sans la nourrir. Durant cette période, veillez à la  maintenir dans le plus grand des calmes et d’éviter tout stress inutile.  

REPRODUCTION EN CAPTIVITÉ : Comme chez la très grande majorité des Camponotus, l’accouplement semble systématiquement avoir lieu en vol après la formation d’un essaim de  mâles, ce qui empêche de pouvoir reproduire cette espèce en captivité (sauf à mettre au  point un protocole de fécondation forcée ou d’insémination). 

DIFFICULTÉ D’ÉLEVAGE : Assez facile. Elles sont plutôt robustes et tolèrent une large  gamme de conditions d’élevage. Cela reste une espèce faisant des grandes colonies, ce qui peut être contraignant pour le passage en diapause.

Notes importantes :

Bien qu’apparaissant aux yeux de certains éleveurs comme une promesse d’exotisme, Camponotus japonicus se révélera en élevage extrêmement similaire à des espèces européennes telles que C. vagus. Ainsi, il sera généralement déconseillé de se tourner vers cette espèce dans les cas où vous pourriez trouver plus facilement ses contreparties européennes, ce qui vous épargnera le bilan carbone d’un transport intercontinental. 

Sources et Crédits :

Publications myrmécologiques :

  • Changlu, W.; Jian, W.; Gangrou, X. 1991. A study on the bionomics and predatory  effect of Camponotus japonicus to Dendrolimus punctatus. For. Res. 4:405-409. 
  • Dalla Torre, K. W. 1893. Catalogus Hymenopterorum hucusque descriptorum  systematicus et synonymicus. Vol. 7. Formicidae (Heterogyna). Leipzig: W.  Engelmann, 289 pp. (https://www.antcat.org/references/124002)  
  • Dhadwal, T.; Bharti, H. 2021. First record of Camponotus japonicus Mayr, 1866  (Hymenoptera: Formicidae) from India. Halteres 12:74-79.  (https://www.antcat.org/references/144096)  
  • Ruoqing Ma, Liangliang Zhang, Lv Yang, Lingxiao Tang, Xiang Zhang, Cong Wei, Hong He. Environmental Variation Contributes to Head Phenotypes in Workers of Camponotus japonicus (Hymenoptera: Formicidae)  First published : 11 August 2025. (https://doi.org/10.1002/ece3.71940)

Sites Internet :

  • Antcat.org
  • Antwiki.org
  • Antmaps.org
  • Antweb.org
  • Inaturalist.org
  • Japanese Ant Image Database (http://ant.miyakyo-u.ac.jp/E/Taxo/F80902.html)
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