(⚠️Problèmes majeurs ⚠️)
Lors des essaimages, les reines de cette espèce sont très massivement prélevées en Asie avant d’être exportées. L’impact écologique de ces récoltes abusives n’est pas connu, mais n’est peut-être pas négligeable.
1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :
Famille : Formicidae
Sous-famille : Formicinae
Tribu : Camponotini
Genre : Camponotus
Sous-genre : Tanaemyrmex
Espèce : Camponotus nicobarensis
Taxonomiste et année de description : Décrite par Gustav Mayr en 1865, à partir de spécimens provenant des îles Nicobar.
Noms vernaculaires : Aucun.
Synonymes et anciens noms utilisés : Pas de synonymie, ni d’anciens noms. Cependant, deux sous-espèces sont recensées : C.nicobarensis rabbani et C.nicobarensis monticola.
Étymologie genre : Du grec ancien χαμπή (kampé), « courbé », et νῶτον (nôton), « dos », en référence au mesosoma souvent arqué des Camponotus.
Étymologie espèce : Du nom de la localité type, les Îles Nicobar, avec le suffixe latin –ensis, « originaire de ».
2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :
TAILLE OUVRIÈRES : 6 à 12 mm ?

Mr Moustache

TAILLE GYNE : 12 à 13 mm ?

TAILLE MÂLE : 8 à 9 mm ?

Morphisme : Cette espèce est polymorphe, avec une forte différence de taille et de proportions entre les minors frêles et les majors à grosse tête.
Identification : Cette espèce pourra être confondue avec Camponotus exiguogutattus, dont elle pourra être séparée par la forme du clypeus.
Description et particularités physiques : Camponotus nicobarensis est une espèce de taille moyenne, arborant des couleurs dans les nuances de brun et orange. La physogastrie est souvent imposante, le gastre est parfois rayé et la pilosité est plutôt fine, peu abondante. Les ouvrières sont différenciées en trois sous-castes selon leur taille : minor, média et major. Les majors possèdent de puissantes mandibules. Cette espèce n’a pas d’aiguillon mais possède de l’acide formique.
3) BIOLOGIE :
Description du biotope : Forêts subtropicales asiatiques diverses. C’est une espèce très commune qui niche également en zone urbaine ainsi que dans les parcs et jardins.

Nidification : Les nids sont creusés à même la terre, dans le bois mort en décomposition, sous les pierres ou dans les cavités du bois vivant.

Démographie : Les colonies sont très populeuses, et paraissent probablement compter plusieurs dizaines de milliers d’individus.
Particularités comportementales : Elle est ubiquiste et opportuniste, avec un comportement semi-arboricole.
Alimentation : Dans la nature, cette espèce se nourrit principalement de liquides sucrés tels que du miellat d’hémiptères (tels que des pucerons), du nectar de fleurs ou des fruits tombés. Elle récolte également les cadavres de divers invertébrés.
Essaimage : Les essaimages se font au début de la saison des pluies, d’avril à fin octobre en fonction de la localité.
Gynie : Même si l’espèce est largement maintenue en captivité, la gynie reste encore mal connue. On trouve sur le marché des fondations comprenant plusieurs gynes ; toutefois, malgré leur tolérance apparente entre elles, aucune preuve solide de polygynie ou d’olygogynie n’a été établie. De plus, rien n’indique que les colonies avec plusieurs gynes présentent un développement plus rapide que celles issues d’une fondation monogyne.
Fondation : Indépendante et claustrale.

4) RÉPARTITION :
Camponotus nicobarensis s’observe dans les régions humides d’Asie tropicale et subtropicale. Son aire de répartition est probablement mal définie. On l’observe massivement en Asie du Sud-Est et dans le Sud de la Chine. En Indonésie, elle est présente à Java et à Nias, mais inconnue à Sumatra et dans ses alentours. En Inde, on observe quelques occurrences dans le Kerala et à proximité du Bangladesh. L’espèce est également présente dans le sud de l’Himalaya. Enfin, comme son nom l’indique, elle s’observe aux îles Nicobar.
5) ÉLEVAGE :
Température de maintien : De 23 °C à 28 °C.
Hygrométrie : De 50 à 80 % de la surface du nid pourra être humidifiée. Une colonie en manque d’eau peut rapidement connaître un pic de mortalité. Cependant, à l’inverse, une humidité excessive pourra conduire à l’apparition de nymphes nues, qui ne seront pas viables.
Installation : Une fondation classique en tube à essai conviendra facilement à cette espèce, qui s’accommodera par la suite de tout type de nid. Un terrarium tropical peut aussi faire l’affaire, attention toutefois à ce qu’il soit de taille suffisante pour maintenir une colonie adulte sans compromettre la visibilité.
Attention, cette espèce atteint des démographies élevées et, les 3 premières années, le développement est souvent fulgurant. Veillez à ce que la taille de l’installation suive toujours celle de la colonie. Par ailleurs, les évasions seront fréquentes si votre installation n’est pas sécurisée.


MSsurvivor (Discord Antariums)
Foreuse ? : Oui ; elles n’hésiteront pas à creuser les matériaux non blindés en cas de manque de place.
Diapause : Bien qu’aucune véritable diapause ne soit nécessaire, une baisse saisonnière de température pourra être utile en fonction de la localité d’origine de votre colonie. Ainsi, la plupart des reines étant exportées du Sud de la Chine, du Nord de la Thaïlande ou du Vietnam, une baisse de température à environ 20 °C à 21 °C en décembre et en janvier pourra être favorable.
Fondation : Claustrale ; la reine n’aura pas besoin d’être nourrie durant la fondation. Une fondation classique en tube ou en module de fondation pourra lui convenir.
Il faudra faire attention aux fondations « polygynes » souvent vendues ; comme signalé plus tôt, la gynie de cette espèce reste encore mal connue. Les fondations en pléométrose sont instables et, même si les gynes semblent se tolérer au départ, cela ne les empêche pas de pouvoir devenir agressives ou d’être éliminées par les ouvrières à tout moment.


Alimentation en élevage : En élevage, on nourrit cette espèce avec des liquides sucrés (divers pseudo-miellat, fruits, beetle jelly…) et des insectes. Facultativement et occasionnellement, il sera également possible de donner des bouts de viande crue aux grandes colonies. Elles sont omnivores et opportunistes.
Difficulté d’élevage : Facile. Cette espèce robuste tolèrera de nombreuses erreurs du débutant ; cependant, la difficulté majeure réside surtout dans la très grande démographie que l’espèce peut rapidement atteindre, nécessitant ainsi de prévoir rapidement des installations de taille conséquente ainsi qu’une quantité très importante de nourriture à distribuer quotidiennement.
En outre, il faudra également noter que cette espèce est bien plus prompte à s’évader que d’autres Camponotus. Plusieurs éleveurs ont indiqué avoir perdu plusieurs espèces dans leurs élevages suite à une évasion de C. nicobarensis.
Sources et Crédits :
Publications myrmécologiques :
- Dalla Torre, K. W. 1893. Catalogus Hymenopterorum hucusque descriptorum systematicus et synonymicus. Vol. 7. Formicidae (Heterogyna). Leipzig: W. Engelmann, 289 pp. (https://www.antcat.org/references/124002)
Sites Internet :
- Antcat.org
- Antwiki.org
- Antmaps.org
- Antweb.org
- Inaturalist.org
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