(⚠️Problèmes majeurs ⚠️)
AVERTISSEMENT : Cette fiche peut apparaître comme moins détaillée que d’autres présentes sur Antariums. Cela s’explique par le fait que, comme la plupart des Camponotus élevées, cette espèce est peu étudiée. Par souci de rigueur, seules les informations fiables, bien que limitées, y sont donc présentées.
1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :
Famille : Formicidae
Sous-famille : Formicinae
Tribu : Camponotini
Genre : Camponotus
Sous-genre : Tanaemyrmex
Espèce : Camponotus turkestanicus
Taxonomiste et année de description : Emery, 1887 (sous le nom de Camponotus sylvaticus st. turkestanicus).
Noms vernaculaires : Aucun. Les Camponotus dans leur ensemble sont surnommées en anglais carpenter ants (« fourmis charpentières ») ou sugar ants (« fourmis à sucre »).
Synonymes et anciens noms utilisés : Camponotus attila et Camponotus maculatus kaschgariensis sont synonymes de C. turkestanicus. Aucun n’est encore couramment utilisé.
Étymologie genre : Du grec ancien χαμπή (kampé), « courbé », et νῶτον (nôton), « dos », en référence au mesosoma souvent arqué des Camponotus.
Étymologie espèce : En référence au Turkestan, la région d’où elle fut décrite.
2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :
TAILLE OUVRIÈRES : 5 à 11 mm

TAILLE GYNE : 14 mm

TAILLE MÂLE : inconnue

Morphisme : Polymorphisme continu ; on observe tous les intermédiaires de taille entre les minors frêles et les majors à grosse tête.
Identification : Parmi les autres Tanaemyrmex présentes sur son aire de répartition, C. turkestanicus pourra être reconnue par la combinaison entre présence de nombreux poils dressés sous la tête, absence de poil dressé sur les joues, absence de poil dressé sur les tibias et coloration rouge et noire.
Description et particularités physiques : Camponotus turkestanicus est une Tanaemyrmex de taille moyenne dont le gastre est noir et le reste du corps rougeâtre à brun, que ce soit chez les ouvrières ou les gynes. Les mâles sont quant à eux plus sombres.
3) BIOLOGIE :
Description du biotope : Camponotus turkestanicus peut notamment être rencontrée dans des biotopes ouverts et arides, voire semi-désertiques, sur substrat sablonneux.
Nidification : Les nids sont terricoles. Il est possible que les colonies soient polydomes, comme chez la plupart des autres Camponotus du sous-genre Tanaemyrmex.
Démographie : Inconnue. Les colonies matures de Tanaemyrmex dépassent souvent plusieurs milliers d’ouvrières, mais leur polydomie rend leur démographie exacte difficile à estimer.
Alimentation : Inconnue. La plupart des Camponotus se nourrissent principalement de liquides sucrés, que ce soit sous la forme de miellat de pucerons, de nectars de fleurs ou de fruits tombés, et complémentent ce régime en récupérant des insectes fraîchement morts. Certaines espèces consomment en outre des excréments de vertébrés.
Essaimage : Les essaimages ont au moins lieu d’avril à juin. Comme chez la grande majorité des Camponotus, leur stratégie de reproduction est certainement le male aggregation syndrome, c’est-à-dire le mode d’essaimage « classique » : les mâles forment un essaim aérien, dans lequel les gynes volent ensuite afin de s’accoupler.

Gynie : Inconnue. Les Tanaemyrmex sont généralement monogynes, plus rarement oligogynes ou faiblement polygynes.
Fondation : Indépendante et claustrale ; après l’essaimage, la reine s’aménage une loge de fondation où elle élèvera une première génération d’ouvrières en puisant dans ses réserves, sans se nourrir durant tout ce temps.
Cycle de développement : Inconnu. Comme chez d’autres Camponotus de régions exposées à des hivers rudes, il est possible que C. turkestanicus soit endogène- hétérodynamique, c’est-à-dire que l’arrêt du développement du couvain en vue de la diapause soit provoqué par l’horloge interne de la colonie plutôt que par les conditions extérieures.
4) RÉPARTITION :
Cette espèce, essentiellement présente en Asie centrale, peut être rencontrée du Sud de la Russie jusqu’à l’Ouest de la Chine, et atteint l’Iran et l’Afghanistan au Sud.
5) ÉLEVAGE :
AVERTISSEMENT : Les retours d’élevage manquent sur cette espèce peu souvent maintenue. Les informations données dans cette partie sont donc susceptibles d’être revues.
Température de maintien : Entre 24 °C et 28 °C.
Hygrométrie : De 50 à 70 % de la surface du nid pourra être humidifiée.
Installation : Les Tanaemyrmex se contentent généralement de tout nid artificiel classique (béton cellulaire, plâtre, pierre reconstituée, plexiglas…) tant que vous vous préparez à la grande démographie que peuvent atteindre les colonies matures.
Nous vous déconseillons de maintenir la colonie en terrarium, où la contenir pourra devenir particulièrement difficile à terme.

Foreuse ? : Oui. Les Tanaemyrmex chercheront généralement à creuser ce qui peut l’être en cas de manque de place, c’est pourquoi le nid devra de préférence être blindé.
Diapause : Pour cette espèce présente dans des régions exposées à des hivers très rudes, la diapause sera obligatoire. Elle pourra être effectuée de novembre à mars entre 1 °C et 6 °C.
Fondation : Claustrale ; une fois la reine placée en tube à essai, il n’y aura plus qu’à attendre l’arrivée des premières ouvrières sans la nourrir. Durant cette période, veillez à la maintenir dans le plus grand des calmes et d’éviter tout stress inutile.
Alimentation en élevage : Leur régime sera constitué de nourriture sucrée (divers pseudo-miellats, fruits, beetle jelly, bhatkar…) et d’insectes fraîchement tués. Bien que cela n’ait pas été spécifiquement observé chez C. turkestanicus, on peut noter qu’au moins chez certaines Tanaemyrmex, proposer occasionnellement de l’urée diluée à environ 1 % dans de l’eau pourrait favoriser le développement de la colonie (en tant que substitut à leur régime partiellement coprophage in natura), mais cela reste encore incertain et mérite d’être plus amplement expérimenté.
Reproduction en captivité : Comme chez la très grande majorité des Camponotus, l’accouplement semble systématiquement avoir lieu en vol après la formation d’un essaim de mâles, ce qui empêche de pouvoir reproduire cette espèce en captivité (sauf à mettre au point un protocole de fécondation forcée ou d’insémination).
Difficulté d’élevage : Inconnue. Les retours manquent encore pour évaluer la difficulté d’élevage de l’espèce.
Sources et Crédits :
Publications myrmécologiques :
– Bračko, G. 2019. New data on the ant fauna (Hymenoptera: Formicidae) of Azerbaijan. Caucasian Entomological Bulletin 15 (1):165-175. (https://www.antcat.org/references/143818)
– Dalla Torre, K. W. 1893. Catalogus Hymenopterorum hucusque descriptorum systematicus et synonymicus. Vol. 7. Formicidae (Heterogyna). Leipzig: W. Engelmann, 289 pp. (https://www.antcat.org/references/124002)
– Emery, C. 1908a. Beiträge zur Monographie der Formiciden des paläarktischen Faunengebietes. Deutsche Entomologische Zeitschrift 1908:165-205. (https://www.antcat.org/references/124676)
– Radchenko, A. G. 1996e. A key to the ant genus Camponotus (Hymenoptera, Formicidae) in Palearctic Asia. [In Russian.]. Zoologicheskii Zhurnal 75:1195-1203. (https://ia802806.us.archive.org/21/items/ants_08587/8587.pdf)
Sites Internet :
- Antcat.org
- Antwiki.org
- Antmaps.org
- Antweb.org
- Inaturalist.org
- Formiculture.com – Blog de Wegmier (https://www.formiculture.com/topic/14122-camponotus-fedtschenkoi-wegmier/#entry158516)