1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :
Famille : Formicidae
Sous-famille : Formicinae
Tribu : Camponotini
Genre : Camponotus
Sous-genre : Tanaemyrmex
Espèce : Camponotus turkestanus
Taxonomiste et année de description : Camponotus turkestanus a été décrite en 1882 par Ernest André en Kazakhstan sous le nom de Camponotus sylvaticus var. turkestanus.
Noms vernaculaires : Pas de nom vernaculaire.
Synonymes et anciens noms utilisés : Camponotus ferganensis, Camponotus turkestanus flavonitidus, Camponotus maculatus ruzskyi. A savoir que l’espèce était anciennement liée au complexe C. maculatus.
Étymologie genre : Du grec ancien χαμπή (kampé), « courbé », et νῶτον (nôton), « dos », en référence au mesosoma souvent arqué des Camponotus.
Étymologie espèce : En référence au Turkestan, nom donné à la région de la localité type de l’espèce à l’époque où elle y fut décrite.
2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :
TAILLE OUVRIÈRES : 5,5 à 12 mm

TAILLE GYNE : 12 mm

TAILLE MÂLE : 8 mm
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Morphisme : Polymorphisme continu ; on observe tous les intermédiaires de taille entre les minors frêles et les majors à grosse tête. Au sein d’une même colonie, les différences de taille entre ouvrières peuvent dépasser le simple au double.
Identification : Camponotus turkestanus a longtemps été confondue dans les communautés myrmécophiles amateures (et notamment les sites de vente) avec Camponotus fedtschenkoi. Cette dernière a un thorax et une tête sombres chez la gyne et les majors, ainsi que des poils dressés sous la tête, contrairement à Camponotus turkestanus qui est entièrement jaune orangé et dont le dessous de la tête est glabre.
Description et particularités physiques : Camponotus turkestanus est une espèce qui présente une coloration d’un jaune ou orange clair, les ouvrières sont différenciées en trois sous-castes selon leur taille : minor, média et major. C’est une des seules espèces de Camponotus à posséder des majors de taille nettement supérieure à la gyne. Présentes en nombre conséquent, ces majors possèdent de puissantes mandibules entraînant des morsures pouvant être douloureuses. Cette espèce n’a pas d’aiguillon mais sécrète de l’acide formique.
3) BIOLOGIE :
Description du biotope : Camponotus turkestanus est une espèce de plaines, on la retrouve dans la brousse, dans les zones semi-désertiques et surtout dans les steppes eurasiennes. Son biotope est donc plutôt sec mais elle n’est pas pour autant xérophile.

Nidification : Les nids sont souvent à même le sol, dans la terre ou sous les pierres.
Démographie : Inconnue. Les colonies matures de Tanaemyrmex dépassent souvent plusieurs milliers d’ouvrières, mais leur polydomie rend leur démographie exacte difficile à estimer.
Particularités comportementales : Camponotus turkestanus est une espèce plutôt discrète dans son milieu, mais pas moins agressive que d’autres Camponotus en cas de dérangement du nid. Le fourragement serait surtout nocturne. Les majors sont parfois assez placides et arborent de grandes physogastries, jouant ainsi le rôle de “pot de miel” au sein des colonies, car les stress alimentaires et les hivers rudes sont fréquents dans leur milieu.

Alimentation : Inconnue. La plupart des Camponotus se nourrissent principalement de liquides sucrés, que ce soit sous la forme de miellat de pucerons, de nectars de fleurs ou de fruits tombés, et complémentent ce régime en récupérant des insectes fraîchement morts. Certaines espèces consomment en outre des excréments de vertébrés.
Essaimage : Les essaimages ont lieu d’avril à juin.
Gynie : Inconnue. Les Tanaemyrmex sont généralement monogynes, plus rarement oligogynes ou faiblement polygynes.
Fondation : Indépendante et claustrale. Après l’essaimage, les gynes creusent une loge dans la terre et ne se nourrissent pas jusqu’à l’arrivée des premières ouvrières.
4) RÉPARTITION :
On retrouve cette espèce dans les pays suivants : Afghanistan, Chine, Israël, Kazakhstan, Kirghizistan, Liban, Mongolie, sud de la Russie, Turquie, Turkménistan et dans le Caucase.
5) ÉLEVAGE :
Température de maintien : Entre 22 °C et 27° C. Un point chaud (28 °C à 30 °C) où seront souvent exposés les cocons favorisera le développement du couvain.
Hygrométrie : Environ 30 % à 50 % de la surface du nid pourra être humidifiée. L’aire de chasse pourra quant à elle rester sèche.
Installation : La fondation en tube classique avec réserve d’eau est conseillée, mais toujours accompagnée d’un second tube sans réserve d’eau, car certaines populations semblent apprécier une hygrométrie faible. On pourra ensuite passer la colonie dans tout type de nid. On peut aussi opter pour un terrarium plutôt sec et végétalisé, en raccord avec son biotope pour une solution plus naturelle, mais prenez en compte qu’il faudra lui faire passer une diapause.

Foreuse ? : Oui.
Diapause : Une diapause fraîche en-dessous des 8 °C durant au moins quatre mois sera nécessaire. Les biotopes où l’espèce se retrouve étant exposés à des températures très rudes l’hiver, s’approcher autant que possible de 0 °C (sans aller en-deçà) au plus froid de l’hiver serait probablement bénéfique. Cependant, durée comme température de diapause seront à adapter au climat de la localité d’origine de votre colonie.
Fondation : Claustrale ; une fois la reine placée en tube à essai, il n’y aura plus qu’à attendre l’arrivée des premières ouvrières sans la nourrir. Durant cette période, veillez à la maintenir dans le plus grand des calmes et d’éviter tout stress inutile.
Alimentation en élevage : En élevage, on nourrit cette espèce avec du pseudo-miellat et des insectes ou bouts de viandes crues. Elles sont omnivores et opportunistes.
Détails à ajouter : Facile ? L’espèce restera cependant assez fragile, et pourrait former des colonies de démographie conséquente.

Sources et Crédits :
Publications myrmécologiques :
- André, Ern. 1882b. Les fourmis. [part]. Pp. 81-152 in: André, Edm. 1882. 1881-1886. Species des Hyménoptères d’Europe et d’Algérie. Tome Deuxième. Beaune: Edmond André, 919 + 48 pp. (https://www.antcat.org/references/143313)
- Collingwood, C. A. 1961a (« 1960 »). The third Danish Expedition to Central Asia. Zoological Results 27. Formicidae (Insecta) from Afghanistan. Videnskabelige Meddelelser fra Dansk Naturhistorisk Forening 123:51-79. (https://www.antcat.org/references/123785)
- Dalla Torre, K. W. 1893. Catalogus Hymenopterorum hucusque descriptorum systematicus et synonymicus. Vol. 7. Formicidae (Heterogyna). Leipzig: W. Engelmann, 289 pp. (https://www.antcat.org/references/124002)
- Emery, C. 1920d. Studi sui Camponotus. Bullettino della Società Entomologica Italiana 52:3-48. 10.5281/zenodo.25547 (https://www.antcat.org/references/124745)
- Forel, A. 1886h. Études myrmécologiques en 1886. Annales de la Société Entomologique de Belgique 30:131-215. (https://www.antcat.org/references/125017)
- Forel, A. 1904c (« 1903 »). Note sur les fourmis du Musée Zoologique de l’Académie Impériale des Sciences à St. Pétersbourg. Ezhegodnik Zoologicheskago Muzeya 8:368-388. (https://www.antcat.org/references/125146)
- Tarbinsky, Y. S. 1976. The ants of Kirghizia. [In Russian.]. Frunze: Ilim, 217 pp. (https://www.antcat.org/references/129149)
Sites Internet :
- Antcat.org
- Antwiki.org
- Antmaps.org
- Antweb.org
- Inaturalist.org