1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :
Famille : Formicidae
Sous-famille : Myrmicinae
Tribu : Crematogastrini
Genre : Crematogaster
Sous-genre : Orthocrema
Espèce : Crematogaster biroi
Taxonomiste et année de description : Cette espèce fut décrite en 1897 par l’entomologiste autrichien Gustav Mayr.
Noms vernaculaires : Aucun. Cependant, elle peut parfois être surnommée “fourmi acrobate” comme l’ensemble des Crematogaster.
Synonymes et anciens noms utilisés : Ce taxon est synonyme de Crematogaster biroi aitkenii, C. b. smythiesii et C. urvijae. Aucun de ces synonymes n’est actuellement encore utilisé.
Étymologie genre : Du grec ancien κρεμαστήρ (kremastêr), « suspendu », et γαστήρ (gastếr), « ventre », probablement en référence à l’insertion très haute du post-pétiole sur le gastre (donnant ainsi l’impression que celui-ci y est suspendu).
Étymologie espèce : Nommée d’après L. Biró, qui collecta les spécimens types.
2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :
TAILLE MINORS : 1,8 à 2,3 mm

TAILLE MAJORS : 4 à 4,5 mm

TAILLE GYNE : 4 à 4,5 mm

TAILLE MÂLE : 2 à 3 mm

Morphisme : Polymorphisme discontinu. Les minors constituent la grande majorité des individus, mais quelques majors à très grand gastre peuvent être observés dans les grandes colonies.
Identification : Au sein des représentantes asiatiques du sous-genre Orthocrema, cette espèce sera facilement reconnue sous loupe binoculaire par la combinaison entre dents pointues sous le pétiole et le post-pétiole, partie dorsale du mesosoma sculptée et présence d’une zone sculptée à proximité de l’occiput.
A noter que les colonies de “Crematogaster biroi” vues à la vente se rattachent en réalité très souvent à Crematogaster osakensis, dont les ouvrières sont monomorphes, l’occiput est totalement lisse et le pronotum des reines est plus bombé.
Description et particularités physiques : Les minors de C. biroi sont d’assez petite taille, et d’une coloration essentiellement orangée à l’exception d’une zone sombre plus ou moins étendue dans la partie apicale du gastre. De façon classique chez les Crematogaster, leur gastre est cordiforme et peut être relevé au-dessus du corps grâce à l’insertion du post-pétiole particulièrement haute.
Les majors ont un mesosoma plus robuste, un gastre bien plus gros et des ocelles réduits.
Les reines sont de silhouette plus élancée que chez d’autres Orthocrema telles que C. osakensis. En cas d’importante activité ovarienne, leur gastre peut se distendre en faibles physogastries.
Les mâles, frêles, sont bien plus petits que les gynes.
3) BIOLOGIE :
Description du biotope : Crematogaster biroi se retrouve avant tout en pleine forêt. Elle est surtout présente à basse altitude.

Nidification : Les nids sont généralement creusés à même la terre, bien qu’ils puissent être partiellement établis sous des pierres ou dans le bois pourri.
Démographie : Les colonies, peu populeuses, ne comptent généralement pas plus de 500 individus.
Particularités comportementales : Crematogaster biroi fourrage activement au sol et dans la végétation basse, où elle peut former de petits recrutements sur les sources de nourriture. Les majors, qui ne sont présentes qu’en petits effectifs dans les colonies et ne sortent pas du nid, ne peuvent pas être fécondées malgré leur silhouette rappelant celle des reines. Leur fonction principale serait de stocker la nourriture puis de pondre de nombreux œufs trophiques afin d’alimenter le reste de la colonie, notamment les larves.
Alimentation : Cette espèce est omnivore et opportuniste. Elle consomme le miellat des pucerons et autres Homoptères, mais peut également profiter d’autres substances sucrées. Afin de satisfaire les besoins en protéines de la colonie, elle récupère également des insectes fraîchement morts.
Essaimage : Les essaimages ont au moins lieu de mai à octobre, mais peuvent probablement se dérouler durant une grande partie de l’année en fonction des régions.
Gynie : Monogyne ; une seule reine fécondée assure la ponte dans chaque colonie.
Fondation : Indépendante et claustrale. Après l’essaimage, les reines creusent une loge dans le sol et y élèvent une première génération d’ouvrières en puisant dans leurs réserves.
Cycle de développement : Cette espèce est homodynamique ; en fonction des localités, elle est susceptible d’être active et de se développer tout au long de l’année, bien qu’on puisse supposer qu’il y ait un ralentissement saisonnier dans les régions les plus septentrionales de son aire de répartition.
4) RÉPARTITION :
Crematogaster biroi peut être rencontrée du Pakistan jusqu’à Taiwan et l’Est de la Chine, et atteint le Sri Lanka au Sud de son aire de répartition.
5) ÉLEVAGE :
Température de maintien : Entre 22 °C et 28 °C. Les températures, et notamment les éventuelles variations saisonnières, devront être adaptées à la provenance de votre colonie.
Hygrométrie : De 60 à 85 % de la surface du nid pourra être humidifiée.
Installation : Après une fondation en tube à essai, il est possible de les élever dans n’importe quel nid classique, bien qu’un élevage en terrarium soit également envisageable.
Foreuse ? : Les Crematogaster communes en élevage sont foreuses, bien que l’information ne soit pas connue dans le cas de C. biroi.
Diapause : Aucune véritable diapause ne sera nécessaire, bien qu’une éventuelle baisse saisonnière de température puisse être favorable en fonction du climat de la localité d’origine de votre colonie.
Fondation : La gyne pourra être placée dans un tube à essai avec réserve d’eau, puis maintenue dans le plus grand calme, à l’abri de la lumière et des vibrations. Dès l’arrivée des ouvrières, une aire de chasse pourra leur être mise à disposition, et il faudra commencer à les nourrir régulièrement avec des liquides sucrés et des insectes morts.
Alimentation en élevage : Elles sont très opportunistes, et se contentent de tout. Comme la plupart des fourmis, elles seront principalement nourries de substances sucrées (pseudo-miellats, beetle jelly, fruits…) et d’insectes. Il est cependant conseillé de leur distribuer les liquides sucrés imbibés dans du coton afin d’éviter les noyades, qui arrivent facilement chez une petite espèce comme celle-ci.
Détails à ajouter : Il vous faudra porter une attention toute particulière à l’identification de votre colonie. En effet, la majorité des « Crematogaster biroi » présentes sur le marché sont en réalité des C. osakensis. Or, la distinction sera cruciale, puisque les deux espèces présentent une biologie bien différente.

Difficulté d’élevage : Probablement facile. Grâce à leur faible démographie à maturité, ces Crematogaster seraient probablement plus simples à maintenir sur le long terme que bien d’autres représentantes du genre, même s’il y a encore trop peu de retours d’élevage pour l’affirmer.
Sources et Crédits :
Publications myrmécologiques :
– Bingham, C. T. 1903. The fauna of British India, including Ceylon and Burma.Hymenoptera, Vol. II. Ants and Cuckoo-wasps. London: Taylor and Francis, 506 pp.
– Dalla Torre, K. W. 1893. Catalogus Hymenopterorum hucusque descriptorum systematicus et synonymicus. Vol. 7. Formicidae (Heterogyna). Leipzig: W. Engelmann, 289 pp. (https://www.antcat.org/references/124002)
– Gotoh, A.; Dansho, M.; Dobata, S.; Ik eshita, Y.; Ito, F. 2017. Social structure of the polygynous ant, Crematogaster osakensis . Insect. Soc. 64, 123–131 (https://link.springer.com/article/10.1007/s00040-016-0522-y)
– Hosoishi, S.; Ogata, K. 2016a. Systematics and biogeography of the ant genus Crematogaster Lund subgenus Orthocrema Santschi in Asia (Hymenoptera: Formicidae). Zoological Journal of the Linnean Society 176:547-606.
– Peeters, Christian & Lin, Chung-Chi & Quinet, Yves & Martins Segundo, Glauco & Billen, Johan. 2013. Evolution of a soldier caste specialized to lay unfertilized eggs in the ant genus Crematogaster (subgenus Orthocrema). Arthropod structure & development. 42. 10.1016/j.asd.2013.02.003.
Sites Internet :
- Antcat.org
- Antwiki.org
- Antmaps.org
- Inaturalist.org