Fiche d'élevage : Formica rufibarbis

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

Famille : Formicidae
Sous-famille : Formicinae
Tribu : Formicini
Genre : Formica
Sous-genre : Serviformica
Espèce : Formica rufibarbis

Taxonomiste et année de description : Fabricius, 1793.
Noms vernaculaires : « Fourmi à poils roux »
Synonymes et anciens noms utilisés : De multiples taxons sont synonymes de Formica rufibarbis, dont aucun n’est encore couramment utilisé.

Étymologie genre : Du latin formica, “fourmi”.
Étymologie espèce : Du latin rufus, « roux », et barbis, « barbe », soit « barbe rousse ».

2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :

TAILLE OUVRIÈRES : 4,5 à 7,5 mm
TAILLE GYNE : 6,5 à 10,5 mm
TAILLE MÂLE : 8 à 9 mm

Mâle Formica sp. par Triturus

Morphisme : Cette espèce est monomorphe, bien que des variations notables de taille puissent être observées entre les ouvrières d’une même colonie.

Identification : Les ouvrières de cette espèce pourront être différenciées des autres Serviformica françaises par la combinaison entre nuances rougeâtres sur le corps (au moins sur les joues), absence de poil dressé sur l’occiput et présence de nombreux poils dressés sur le pronotum.

Description et particularités physiques : Les ouvrières sont généralement bicolores, avec une tête et un gastre noirs et un mesosoma rouge ; les plus petites ouvrières tendent à être plus sombres, là où la coloration rouge est souvent particulièrement vive sur les plus grandes.
Les reines présentent très souvent un motif en « H » caractéristique sur le mesoscutum.

Gyne avec la marque caractéristique par Triturus

3) BIOLOGIE :

Description du biotope : Formica rufibarbis, plus thermophile que la plupart des autres Serviformica, peut s’établir dans de nombreux biotopes ouverts, relativement secs et ensoleillés (prairies, pelouses calcaires, crêtes herbeuses, talus, pentes peu végétalisées, friches, sols sablonneux…). En outre, elle est très souvent retrouvée dans des milieux anthropisés, y compris en pleine ville. Elle est présente du niveau de la mer jusqu’à environ 2 000 mètres d’altitude.

Nidification : Les nids sont terricoles. Chez les grandes colonies, un petit monticule de terre surmonte souvent leur entrée.

Démographie : De l’ordre de plusieurs milliers d’ouvrières.

Particularités comportementales : Cette espèce très active présente la démarche saccadée typique des Formica, et est en outre plus agressive que la plupart des autres Serviformica. Elle fourrage principalement en solitaire au sol et dans la végétation basse, bien que de petits recrutements puissent être mobilisés. Elle se repère en grande partie grâce à sa bonne vision.

Cette espèce peut être l’hôte des esclavagistes Formica sanguinea et Polyergus rufescens.

Alimentation : Cette espèce se nourrit principalement de liquides sucrés, notamment du miellat des pucerons qu’elle élève sur diverses plantes ou du nectar de fleurs. Elle récupère également de nombreux insectes. De manière globale, il s’agit d’une espèce opportuniste pouvant tirer profit de tous les aliments lui passant sous les mandibules.

Essaimage : Les essaimages ont lieu de début juin à fin juillet, bien qu’ils aient déjà été observés dès mai voire avril dans de rares cas, et puissent parfois se prolonger jusqu’à début août.

Gynie : Les colonies semblent être le plus souvent monogynes, bien qu’elles puissent cependant occasionnellement comporter plusieurs reines en fonction des populations.

Fondation : Indépendante et claustrale.

Cycle de développement :Endogène-hétérodynamique ; la diapause est déclenchée par l’horloge interne de la colonie, les paramètres extérieurs tels que la baisse de température n’influant que très peu sur le processus. Les premiers signes de pré-diapause ont lieu en fin d’été avec l’arrêt de la ponte, le ralentissement de l’activité ainsi que la présence de nombreuses ouvrières physogastres au sein du nid. 

4) RÉPARTITION :

Formica rufibarbis est largement observée dans toutes les zones tempérées d’Eurasie, majoritairement en Europe de l’Ouest. Cette espèce est également présente au nord du Maroc, où elle a été importée par l’humain. En France continentale, cette espèce est présente dans tous les départements, aussi bien dans le bassin méditerranéen qu’à Lille ou à Strasbourg ; elle est cependant absente en Corse.

5) ÉLEVAGE :

Température de maintien : 20 à 27 °C. Effectuer des variations de température entre le jour et la nuit pourrait être favorable, de même que constituer un gradient de température à l’intérieur du nid.

Hygrométrie : Entre 30 % et 60 % de la surface du nid pourra être humidifiée.

Installation : Une fondation classique en tube à essai conviendra facilement à cette espèce, qui s’accommodera par la suite de tout type de nid ; par exemple, un nid en béton cellulaire fera amplement l’affaire.

Foreuse ? : Non.

Diapause : 4 à 5 mois (d’octobre à mars), à une température maintenue environ entre 2 °C et 8 °C. La pré-diapause commence dès août ou septembre avec l’arrêt de la ponte de la reine ; comme chez toutes les Formica mais contrairement à la plupart des autres fourmis, la colonie passe la diapause sans le moindre couvain.

Fondation : Indépendante et claustrale ; la reine n’a pas besoin d’être nourrie lorsqu’elle est seule.

Alimentation en élevage : En élevage, on nourrit cette espèce avec du pseudo-miellat avec des ingrédients variés, ainsi qu’une grande quantité d’insectes fraîchement tués. Il est également possible de proposer des morceaux de fruits, de préférence bio.

Détails à ajouter : Les premières ouvrières des premières générations peuvent être entièrement noires.

Cette espèce peut servir d’hôte pour les esclavagistes Formica sanguinea et Polyergus rufescens ; cependant, elle s’y prêtera moins que la plupart des autres Serviformica.

Difficulté d’élevage : Gobalement Facile. Néanmoins, la moindre vibration pourra faire stresser la colonie, qui peut, dans certains cas, manger son propre couvain. Du reste, cette espèce robuste pourra tout à fait convenir aux débutants, bien que ses colonies puissent être un peu plus encombrantes à terme que celles des autres Serviformica.

Sources et Crédits :

Publications myrmécologiques : 

Sources récurrentes :

Nos éleveurs : Jojo, Triturus…

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