Guide de création d’un nid en bois

Introduction

Si vous souhaitez vous renseigner sur la fabrication de nids en bois, vous êtes au bon endroit ! Dans ce guide, nous allons vous détailler les étapes essentielles dans la fabrication de nids en bois.

Avant de commencer, nous tenons à préciser que toutes les espèces ne sont pas capables de vivre dans ce type de nid. Renseignez-vous donc bien sur celle que vous maintenez. Les espèces pouvant vivre dans le bois sont qualifiées de « lignicoles », et doivent également supporter des environnements secs. Dans le cas contraire, elles ne pourront pas se développer dans ce type de nid et péricliteront.

Camponotus lateralis en nid en bois d’olivier (Damien)

Camponotus vagus en nid en bois d’olivier (Damien)

Chapitre I : Le choix de l'essence de bois

 

 La question revient souvent : « Quel type de bois faut-il utiliser pour faire un nid ? ».
Ce choix est très important. Il est fortement déconseillé d’utiliser des bois reconstitués en raison de leur composition qui est souvent à base de colles, toxiques pour les fourmis.

La voie la plus raisonnable semble donc d’utiliser du bois naturel et dense tel que du chêne ou de l’olivier par exemple. Un bois dur a comme avantage d’être creusé moins facilement par les fourmis et donc de durer plus longtemps. Veillez également à ce que le bois ne contienne pas de micro-parasites ou autres indésirables. Dans la nature, les fourmis vivent très bien dans les arbres ou les morceaux de bûches, non ? Aucun traitement envers le bois n’est donc réellement nécessaire.

Tranche fissurée lors du séchage (Damien)

Chapitre II : Le séchage du bois

Nombreux sont les éleveurs qui ont coupé une tranche de bois et qui ont vu celle-ci se fissurer par la suite. La raison la plus probable est simplement le fait que le bois n’était pas suffisamment sec. En effet, le bois (surtout le bois dur) met très longtemps à sécher. Pour vous donner un ordre d’idée, une bûche de 20 cm de diamètre de bois de chêne mettra 10 ans pour sécher à cœur. Dites-vous que plus le morceau de bois est gros, plus il mettra de temps à sécher.

Avant de fabriquer votre nid, nous vous conseillons de couper une petite tranche « test » issue d’une branche coupée depuis plusieurs années et de la laisser sécher pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois afin de voir si elle craque ou non. Laissez-la reposer à l’abri du soleil et de l’eau. Le séchage est un point qui résume toute la difficulté des nids en bois et qu’il ne faut surtout pas négliger.

Chapitre III : Le creusage

Creuser du bois pour en faire une fourmilière artificielle demande une certaine technique et de la précision. Contrairement au béton cellulaire, nous avons à faire à une matière beaucoup plus dure… Les principaux outils conseillés seront :

  • La dremel
    Avantages : peu cher, assez petit, et pratique pour le travail de précision, finitions etc.
    Inconvénients : peu puissant.
  • La défonceuse : 
    Avantages : Très puissante et peut fournir un travail de précision si l’on sait bien l’utiliser. 
    Inconvénients : Assez chère (environ 120€), bruyante, et très difficile à manipuler pour les travaux de précision. 
  • La perceuse à colonne : 
    Avantage : C’est une machine qui peut très bien servir d’alternative si vous n’avez aucun autre outil sous la main. 
    Inconvénients : Elle n’est pas vraiment faite pour le creusage du bois vertical, et les tours minutes sont très faibles, ce qui rend le creusage du bois très long.

Profondeur et dimensions : Différentes profondeurs peuvent être proposées aux fourmis en fonction de l’espèce. Par exemple, pour de grosses Camponotus mesurant entre 7 et 15 mm, telles que les Camponotus vagus et C.cruentatus, il sera conseillé de leur offrir une profondeur minimum d’environ 1,3 cm. Tandis que pour d’autres espèces ne mesurant pas plus d’un centimètre, comme les Camponotus lateralis, une profondeur comprise entre 8 ou 10 mm suffira. Dans le cas de Colobopsis truncata ou de Temnothorax sp, on pourra encore réduire.

Exemple de nid creusé :

Nid réalisé dans une branche (Damien)

!! PRÉVENTION !!

Ces outils peuvent s’avérer extrêmement dangereux, notamment la défonceuse qui est très puissante pouvant causer de graves dommages aux doigts ou aux mains. Ce genre d’accident est fréquent et peut arriver extrêmement vite. Le moindre faux mouvement ne pardonne pas. Et dites-vous que la plupart des accidents arrivent aux gens qui ont l’habitude, en raison de leur excès de confiance et de leur manque d’attention. 

Cela sans compter les rejets de poussières qui peuvent endommager vos voies respiratoires. Un travail en extérieur ou dans un endroit aéré est donc fortement recommandé.  Le port d’un masque anti-poussière et de lunettes de protection est également recommandé.

Chapitre IV : La pose de la vitre

Le plexiglas reste le matériau le plus utilisé dans la fabrication de nid en bois car il est assez facilement découpable. Le bois ayant souvent des formes irrégulières, pouvoir découper la vitre sur mesure est donc un grand avantage. Pour coller la vitre, vous pourrez utiliser de la colle ou des vis, ces dernières restant la méthode la plus utilisée. Il faudra donc percer le plexiglas aux emplacement désirés. 

Exemple de nid en bois fixé avec des vis :

Camponotus lateralis en nid en bois d’olivier (Damien)

Faire un pré-perçage dans le bois à l’emplacement des vis est conseillé afin de visser plus facilement, et de réduire le risque de craquement. Cependant, cela n’est pas toujours évident, car le perçage du plexiglas et celui du bois doivent parfaitement se superposer. Attention à ne pas visser trop fort, le plexiglas étant un matériau peu résistant qui pourrait fissurer face à la pression. 

Une fois, la vitre posée, vérifiez attentivement qu’il n’y ait pas d’espaces entre le bois et le plexiglas car cela pourrait entraîner des évasions, surtout chez les petites espèces. 

Chapitre V : Autres types de nids

Nid en bois humidifiable ?

Les nids en bois humidifiables sont possibles, bien qu’assez complexes à réaliser. Certains nids, comme sur les photos ci-dessous, disposent d’une réserve d’eau permettant de diffuser l’humidité dans les galeries. Nous ne disposons cependant pas d’assez de recul sur ce type de nid pour vous les conseiller, certains bois pouvant à plus ou moins court terme se dégrader et entraîner la prolifération de moisissure ou de décomposeurs. D’une manière générale, préférez les nids en matériaux inertes, comme le béton cellulaire ou la pierre reconstituée, si vous devez les humidifier.

Exemple de nids disposant d’une réserve d’eau plâtrée et simple :

Photo par Ookami
Photo par Damien

Pour qu’un nid puisse être humidifiable, il faut impérativement qu’il soit imputrescible ou peu putrescible, afin qu’il résiste sur le long terme. Dans le cas contraire, il se gonflera/déformera au contact de l’eau.
En France, nous avons par exemple, le chêne et le châtaignier, souvent utilisés comme bois peu putrescible, mais il existe d’autres essences avec les mêmes propriétés.  

Nids en liège : 

Le nid en liège demeure une bonne alternative aux nids en bois pour les personnes un peu moins bricoleuses.

Colobopsis truncata en nid en liège (Ookami)

 Il est possible d’en fabriquer soi-même en achetant :

  • une plaque de liège au diamètre adapté aux besoins de l’espèce
  • du verre ou plexiglas
  • du silicone (100% naturel ou pour aquarium)

Il suffira de précreuser quelques galeries, soit au ciseau, soit à la dremel, selon l’épaisseur à couper. Ou laisser la plaque tel quel afin que vos protégées la creusent d’elles-même.
Le futur nid en liège pourra être placé soit à la verticale, soit à l’horizontale.

Photo d’un nid en liège venant d’une boutique en ligne, pouvant servir d’inspiration pour du fait maison : 

Nico74

Sources

  • Photos de Damien, Nico74 et Ookami
  • Photo de couverture par Mr Baron
  • Photographie de haut de page : Damien
  • Réalisation par Damien,
  • Mise en page et relecture : Ookami, Chamallow_Sauvage
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