Fiche d'élevage : Lasius flavus

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Photographie couverture de la page Europe, recadrée pour une meilleure intégration.

( ⚠️ Avertissement ⚠️)

Cette fiche est dédiée à l’espèce Lasius flavus, mais, malgré les quelques différences entre les deux espèces, les conditions d’élevage données sont également valables pour Lasius myops.

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

Famille : Formicidae
Sous-famille : Formicinae
Tribu : Lasiini
Genre : Lasius
Espèce : Lasius flavus 

Taxonomiste et année de description : Fabricius, 1782 (sous le nom de Formica flava).
Noms vernaculaires : Yellow meadow ant (anglais), fourmi jaune.
Synonymes et anciens noms utilisés : De multiples taxons sont synonymes de Lasius flavus, dont aucun n’est encore couramment utilisé.

Étymologie genre : Du grec ancien λάσιος (lásĭos), « poilu ».
Étymologie espèce : Du latin flavus, « jaune ».

2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :

TAILLE OUVRIÈRES : 1,7 à 4 mm
TAILLE GYNE : 7 à 9 mm
TAILLE MÂLE : 3 à 4,1 mm

Morphisme : Monomorphe, bien que l’on puisse souvent observer une nette différence de taille et de coloration entre les ouvrières d’une même colonie, contrairement à l’espèce voisine Lasius myops.

Identification : Lasius flavus est très proche de Lasius myops, dont elle peut être séparée par la taille relative des yeux des ouvrières (proportionnellement plus petits chez L. myops) et la coloration de la tête des gynes (avec une zone jaune plus étendue chez L. myops). Pour plus de détails, voir la révision de Seifert, 1983.

Description et particularités physiques : Les ouvrières de cette fourmi se démarquent par une étonnante couleur jaune, caractéristique partagée avec un certain nombre d’espèces souterraines. De plus petite taille que la plupart des autres Lasius, leurs yeux sont également moins développés, ce qui s’explique là encore par leurs mœurs endogées. Les grandes ouvrières ont une tête rembrunie.

Les gynes du duo Lasius flavus/myops ont une teinte brune tirant légèrement sur le jaunâtre, permettant de les distinguer des autres Lasius à fondation indépendante ; elles partagent néanmoins la silhouette de celles-ci, avec un gastre de taille assez importante par rapport au reste du corps.

3) BIOLOGIE :

Description du biotope : Lasius flavus peut se rencontrer dans une gamme très large de biotopes, que ce soit dans les zones ouvertes ou forestières, voire régulièrement dans les jardins et les parcs urbains tant qu’elle dispose d’un substrat meuble et d’une humidité suffisante pour s’établir. Elle dépasse 2 000 mètres d’altitude en montagne.

Nidification : Le nid est toujours terricole, et est parfois surmonté d’un monticule de terre pouvant dépasser 20 centimètres de diamètre. Certaines colonies seraient polydomes.

Démographie : Les colonies de cette espèce peuvent devenir très populeuses ; d’après certaines estimations (Waloff et Blackith, 1962), elles pourraient atteindre 20 000 ouvrières.

Particularités comportementales : Les ouvrières de cette espèce souterraine ne quittent que rarement leur nid, à l’exception de quelques fourrageuses isolées le soir ou la nuit, ainsi qu’en période d’essaimage, où elles sortent alors en nombre afin d’agrandir les entrées du nid et escorter les gynes et mâles jusqu’à leur envol.

Dans les biotopes favorables, la densité des colonies peut être très élevée, en atteignant parfois une moyenne d’une tous les 2 m².

Alimentation : Dans la nature, la majeure partie du régime alimentaire de cette espèce semble se composer du miellat de pucerons de racine, qu’elle élève et protège à l’intérieur même de son nid. Elle consomme également des insectes.

Essaimage : Les essaimages ont principalement lieu en août et en septembre ; il n’est toutefois pas rare qu’ils commencent dès fin juillet, ou persistent jusqu’en octobre. Ils sont souvent massifs. L’accouplement peut être monandre ou polyandre.

Gynie : Cette espèce semble principalement monogyne. Cependant, certaines colonies comportent plusieurs reines, surtout dans les zones où la densité de colonies est forte, sans que la nature exacte et la formation de ces associations ne soient connues.

Fondation : Indépendante et claustrale ; après l’essaimage, la gyne se creuse une loge dans la terre ou sous une pierre et ne se nourrit plus avant l’arrivée des premières ouvrières. La fondation a souvent lieu en pléométrose.

Cycle de développement : Endogène-hétérodynamique ; l’arrêt du développement du couvain et la chute de l’activité des ouvrières en vue de la diapause sont déclenchés par l’horloge biologique de la colonie à l’automne, indépendamment des conditions extérieures.

4) RÉPARTITION :

Cette espèce se rencontre dans la quasi-intégralité de la zone paléarctique, de l’Ouest de l’Europe jusqu’au Japon. En France, elle se trouve partout, au Nord comme au Sud y compris en Corse. On l’observe également sur les littoraux du Maghreb. 

5) ÉLEVAGE :

Température de maintien : 21 °C à 27 °C.

Hygrométrie : 60 à 80 % de la surface du nid pourra être humidifiée ; les colonies peuvent très vite souffrir d’un manque d’hygrométrie.

Installation : En raison de leurs mœurs endogées, les fondations pourront être maintenues un certain temps en tube à essai sans aire de chasse, sans que cela ne nuise à leur développement. Lorsque le nombre d’ouvrières oblige à raccorder une aire de chasse, celle-ci sera de préférence petite et fermée, afin de motiver cette espèce souterraine et timide à y sortir. Passé la fondation, elles se contentent de tout type de nid ; cependant, veillez à ce que son système d’humidification soit efficace pour cette espèce demandant une hygrométrie assez élevée.

Gaspacho

Foreuse ? : Non.

Diapause : En tant qu’espèce endogène-hétérodynamique, Lasius flavus nécessite une diapause, qui devra durer de environ 4 mois (généralement de novembre à mars), à une température comprise entre 1 °C et 10 °C.

Fondation : Indépendante et claustrale : il n’y aura donc pas besoin de nourrir la gyne avant l’arrivée des premières ouvrières. Souvent, le couvain ne sera qu’au stade larvaire une fois l’hiver venu, ou, d’autres fois, la reine n’aura pas encore pondu ; dans tous les cas de figure, il faut tout de même lui faire passer une diapause rigoureuse.

Gaspacho

Alimentation en élevage : Cette espèce sera nourrie de diverses substances sucrées (pseudo-miellats, beetle jelly, fruits…) et d’insectes morts. Il n’est pas rare qu’elle boude certaines nourritures en période de fondation ; n’hésitez donc pas à tester différentes recettes.

Difficulté d’élevage : Facile. La fondation de cette Lasius ne demande pas de soin particulier, et se passe généralement sans problème, bien qu’elle se montre plus sensible que d’autres Lasius. Par ailleurs, même s’il est rare de voir de grandes colonies de cette espèce en captivité, les grandes démographies qu’elles peuvent atteindre dans la nature indiquent qu’elles pourraient se révéler encombrantes sur le long terme en élevage.

Sources et Crédits :

Publications myrmécologiques :

Sites Internet :

Nos éleveurs : Gaspacho.

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