Fiche d'élevage : Megalomyrmex wallacei

Sentuki
1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :
Famille : Formicidae
Sous-famille : Myrmicinae
Tribu : Solenopsidini
Genre : Megalomyrmex
Espèce : Megalomyrmex wallacei
Taxonomiste et année de description : Mann, 1916.
Noms vernaculaires : Pas de nom vernaculaire.
Synonymes et anciens noms utilisés : Aucun synonyme n’est connu.
Étymologie genre : Du grec ancien μέγας (mégas), « grand », et μύρμηξ (múrmēx), « fourmi », en référence à la grande taille de l’espèce type du genre (M. leoninus).
Étymologie espèce : Peut-être en référence au naturaliste britannique Alfred Russel Wallace (1823-1913).
2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :
TAILLE OUVRIÈRES : 5 à 6 mm

Claviger
TAILLE GYNE : 6 à 6,5 mm

Claviger

Claviger
TAILLE MÂLE : 6 mm

Claviger
Morphisme : Monomorphe ; la taille des ouvrières d’une même colonie reste relativement constante.
Identification : Megalomyrmex wallacei appartient au groupe modestus, dont elle se distingue assez facilement des autres membres (voir Boudinot et al., 2013).
Description et particularités physiques : Megalomyrmex wallacei est un fourmi svelte, haute sur pattes et arborant une vive coloration allant du jaunâtre au rouge sombre en fonction des colonies et de l’âge des individus. On peut observer de faibles physogastries parmi les ouvrières.
On rencontre chez Megalomyrmex wallacei des gynes brachyptères, difficiles à distinguer des ouvrières, dont le mesosoma peu développé ne porte que de très courtes ébauches alaires. Les colonies peuvent également receler un autre type de reproductrices : des ergatogynes qui ne portent, quant à elles, pas le moindre vestige alaire et sont virtuellement indifférenciables des simples ouvrières à l’œil nu.
Les mâles, orangés ou brun clair, ont une morphologie plus adaptée à la marche qu’au vol.
3) BIOLOGIE :
Description du biotope : Megalomyrmex wallacei évolue dans la litière des forêts néotropicales.

Nidification : Ces fourmis ne construisent pas de véritable nid et établissent leur « bivouac » dans des anfractuosités préexistantes de la litière forestière. Les colonies semblent monodomes.
Démographie : Les colonies de Megalomyrmex wallacei sont peu peuplées, ne comportant tout au plus que quelques centaines d’ouvrières à maturité.
Particularités comportementales : Le fourragement est généralement solitaire, même si les recrutements peuvent être rapides sur les sources de nourriture. Les ouvrières, très vives, se défendent à l’aide d’un puissant répulsif suintant de leur aiguillon, qu’elles approchent de l’agresseur en basculant leur gastre aussi bien sous le corps qu’au-dessus ou sur les côtés ; afin de mieux le diffuser, elles peuvent même se mettre à secouer leur gastre en l’air (« gaster flagging »). Ce comportement peut également leur permettre de faire fuir d’autres fourmis afin de monopoliser les sources de nourriture.
Les déménagements sont très fréquents, et peuvent advenir au moindre dérangement de la colonie.
Alimentation : Le régime alimentaire de Megalomyrmex wallacei semble principalement se composer d’insectes morts. D’autres sources de nourriture, et notamment des aliments sucrés, peuvent être consommés de façon plus occasionnelle.
La nourriture est ramenée au nid lorsque c’est possible et est directement consommée par tous les membres de la colonie, y compris les larves. Les trophallaxies sont rares.
Essaimage : Les reines étant incapables de voler, il n’y a pas d’essaimage à proprement parler. Les sexués semblent être produits en continu par les colonies matures. Environ deux semaines après leur émergence, les mâles quittent le nid mère le soir et se mettent à la recherche de gynes non fécondées. Mauvais voiliers, ils paraissent privilégier la marche au vol.
Les gynes vierges sortent la nuit et cherchent un promontoire près de l’entrée du nid où attendre l’arrivée de mâles venant d’autres colonies. A noter que leurs moignons d’ailes, inutiles, peuvent être perdus avant même que l’accouplement n’ait lieu.
Gynie : Polygyne ; les colonies comportent la plupart du temps plusieurs pondeuses, que ce soient des dealates ou des ergatogynes.
Fondation : Dépendante ; les nouvelles colonies se créent par bouturage, peut-être avant tout par l’isolement accidentel de fragments de colonies lors des déménagements. Si les nouvelles boutures ne comportent aucune pondeuse, quelques gynes peuvent se développer à partir du couvain restant. La croissance de ces jeunes colonies est rapide, et elles peuvent devenir matures en quelques mois seulement.
Cycle de développement : Homodynamique ; les colonies se développent tout au long de l’année et contiennent toujours du couvain à tous les stades.
4) RÉPARTITION :
Megalomyrmex wallacei se rencontre en Amérique du Sud, plus particulièrement au Brésil et dans les pays adjacents.
5) ÉLEVAGE :
Température de maintien : Entre 24°C et 28°C.
Hygrométrie : La totalité de l’installation devra être humidifiée, aire de chasse comprise. La mortalité arrive rapidement en cas de manque d’humidité.
Installation : Megalomyrmex wallacei est peu regardante sur le type d’installation à sa disposition, tant que l’on prend en compte son incapacité à creuser des nids par elle-même et son besoin d’une haute humidité permanente. Tapisser l’aire de chasse d’une fine couche de substrat forestier est apprécié.
En ce qui concerne la nidification, de simples tubes à essai tapissés de morceaux de feuilles mortes font parfaitement l’affaire, et peuvent loger les peu populeuses colonies matures.
Pour satisfaire leurs mœurs vagabondes, il convient de constamment leur laisser à disposition plusieurs sites de nidification. Si vous ne souhaitez pas les perdre de vue, évitez de trop décorer l’aire de chasse : elles sont capables de s’établir dans la moindre anfractuosité !

One Ants
Foreuse ? : Non.
Diapause : Pas de diapause.
Fondation : Dépendante ; les reines ne pourront fonder qu’accompagnées d’ouvrières de la colonie mère.
Alimentation en élevage : On nourrira principalement ces fourmis d’insectes fraîchement tués, d’assez petite taille pour qu’elles puissent les ramener au nid. Des liquides sucrés peuvent leur être proposés de façon plus occasionnelle.
Les restes de nourriture sont souvent éparpillés dans l’aire de chasse, lorsqu’ils ne sont pas négligemment laissés dans le nid. Afin de maintenir une hygiène correcte et limiter les invasions d’acariens détritivores, introduire une abondante microfaune (notamment des collemboles) dans l’installation pourra se révéler particulièrement utile.

Claviger
Reproduction en captivité : Grâce à la rapidité à laquelle les colonies deviennent matures et l’absence d’essaimage, ces fourmis sont de très bonnes candidates pour les tentatives de reproduction captive. Il ne semble toutefois pas y avoir d’accouplement entre membres d’une même colonie, c’est pourquoi il vous faudra en adopter plusieurs.
Isoler des boutures de quelques ouvrières avec des jeunes larves permettra de stimuler la production de nouvelles reines. Lorsqu’elles commenceront à sortir régulièrement dans l’aire de chasse (souvent pour se poster en hauteur en position d’appel), vous pourrez y introduire des mâles venant d’une autre colonie mère.
Détails à ajouter : La petite taille des colonies matures et leur aptitude à repousser passivement leurs agresseurs grâce à leur défense chimique en feront de bonnes candidates pour des installations communautaires.
Il convient de noter que, bien qu’elles soient particulièrement réactives (le moindre dérangement pouvant provoquer un déménagement), elles semblent peu sensibles au stress.
Difficulté d’élevage : Assez facile. L’élevage ne pose normalement pas de difficulté particulière, tant que les conditions de maintien sont rigoureusement respectées.
Sources et Crédits :
Publications myrmécologiques :
– Boudinot, B. E.; Sumnicht, T. P.; Adams, R. M. M. 2013. Central American ants of the genus Megalomyrmex Forel (Hymenoptera: Formicidae): six new species and keys to workers and males. Zootaxa 3732:1-82. (https://www.antcat.org/references/142502)
– Brandão, C. R. F. 2003b. Further revisionary studies on the ant genus Megalomyrmex Forel (Hymenoptera: Formicidae). Papeis Avulsos de Zoologia (São Paulo) 43:145- 159. (https://www.antcat.org/references/130832)
– Forel, A. 1885a. Études myrmécologiques en 1884 avec une description des organes sensoriels des antennes. Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences Naturelles 20:316-380. (https://www.antcat.org/references/125008)
Sites Internet :
- Antcat.org
- Antwiki.org
- Antmaps.org
- Antweb.org
- Inaturalist.org