Fiche d'élevage : Messor minor

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Photographie couverture de la page Europe, recadrée pour une meilleure intégration.

⚠️ ( Avertissement ) ⚠️

Cette fiche se concentre avant tout sur la sous-espèce nominale (Messor minor minor), mais les conditions d’élevage sont semblables à celles des autres sous-espèces, comme Messor minor hesperius, qui est souvent retrouvée dans le commerce.

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

Famille : Formicidae
Sous-famille : Myrmicinae
Tribu : Stenammini
Genre : Messor
Espèce : Messor minor

Taxonomiste et année de description : Ernest André en 1883 (sous le nom d’Aphaenogaster barbara var. minor).
Noms vernaculaires : Harvester ant (anglais), fourmi moissonneuse rouge (français). 
Synonymes et anciens noms utilisés : Messor minor var. pompeianus.

Sous-espèces : 

  • Messor minor minor, André, 1883.
  • Messor minor hesperius, Santschi, 1927.
  • Messor minor maurus, Barquin, 1981.
  • Messor minor capreensis, Santschi, 1927.
  • Messor minor calabricus, Santschi, 1927.

Étymologie genre : Du latin messis, « moisson ».
Étymologie espèce : Du latin minor, « plus petit ».

2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :

TAILLE OUVRIÈRES : 3,5 à 8 mm
TAILLE GYNE : 9 à 11,5 mm
TAILLE MÂLE : 7 à 8 mm

Morphisme : Polymorphisme continu. La taille et la morphologie des ouvrières d’une même colonie varient fortement, bien que ce polymorphisme soit moins marqué que chez des espèces proches comme Messor barbarus. On peut classer les ouvrières en trois sous-castes (minor, média et major), mais la limite entre elles est subjective.

Identification : En France, Messor minor est facilement distinguée des autres espèces du genre par une tête rouge chez toutes les ouvrières et une taille globalement plus faible. Cependant, en dehors de la France, elle peut être confondue avec d’autres espèces méditerranéennes proches.

Description et particularités physiques : Messor minor est une espèce assez petite, caractérisée par un gastre noir brillant et un mesosoma ainsi qu’une tête rougeâtre à rouge franc. Elle possède un psammophore, c’est-à-dire un ensemble de longs poils sous la tête recourbés en avant, caractéristique qu’elle partage en France uniquement avec Messor wasmanni et Messor bouvieri. Les gynes peuvent être soit entièrement noires, soit présenter une teinte rougeâtre. C’est une espèce variable, et on peut ainsi observer de subtiles différences d’une population à l’autre.

3) BIOLOGIE :

Description du biotope : Messor minor se rencontre dans des milieux ouverts, relativement secs et bien exposés au soleil, là où les graminées portant des graines sont abondantes. Elle évite les altitudes élevées.

Nidification : Les nids sont terricoles, généralement creusés profondément pour rechercher l’humidité. Chez les grandes colonies, les entrées sont souvent larges et remarquables, et de nombreuses ouvrières en rentrent et sortent activement aux heures propices ; l’entrée peut néanmoins être temporairement fermée si les conditions extérieures ne sont pas favorables au fourragement, en cas de trop forte chaleur par exemple. L’entrée du nid est souvent marquée par une accumulation de débris végétaux, notamment des restes de graines.

Démographie : Les colonies matures sont populeuses, pouvant compter plusieurs milliers d’ouvrières.

Particularités comportementales : Messor minor est une espèce très active, pouvant former d’immenses colonnes de fourragement reliant le nid aux sources de nourriture ; lorsqu’elle est présente, elle est ainsi généralement très visible. Les pistes de fourragement sont phénoménales ; après d’innombrables aller-retours d’ouvrières, la terre est véritablement compactée, et tous les débris en sont dégagés. Messor minor n’est pas très territoriale et partage son biotope sans conflit avec d’autres fourmis, souvent même d’autres Messor, notamment Messor wasmanni en Corse. Comme chez les autres espèces du genre, les grands greniers que la colonie constitue et les nombreux déchets produits favorisent la présence d’insectes myrmécophiles dans les nids.

Alimentation : Les Messor sont granivores ; grâce aux diverses graines qu’elles collectent et conservent dans de grands greniers à l’intérieur du nid, elles confectionnent un « pain de fourmi » dont elles se nourrissent. Spécialisées dans ce régime alimentaire, elles jouent donc un rôle important dans la dispersion des graines dans leur milieu naturel. Elles sont également friandes d’insectes en tout genre, et peuvent profiter d’autres nourritures de façon plus opportuniste, comme des fruits. À cause de leur jabot social atrophié, elles n’effectuent pas de trophallaxie.

Essaimage : Les essaimages ont lieu en automne, généralement vers octobre, bien que des conditions climatiques favorables puissent les avancer ou les prolonger. Ils sont souvent massifs. Au Sud de son aire de répartition, où le climat est plus clément, cette période d’essaimage peut être plus étendue.

Gynie : Cette espèce semble monogyne.

Fondation : Indépendante et claustrale. Après l’essaimage, les gynes creusent une loge dans la terre et ne se nourrissent plus avant l’émergence des premières ouvrières. La ponte n’a en général lieu qu’au printemps, après la diapause imposée par l’hiver.

Cycle de développement : Exogène-hétérodynamique : le ralentissement de l’activité et du développement est principalement déclenché par la baisse des températures automnales.

4) RÉPARTITION :

La sous-espèce nominale (Messor minor minor) est restreinte à la Corse, la Sardaigne et l’Italie. Messor minor hesperius est quant à elle endémique des Îles Canaries.

5) ÉLEVAGE :

Température de maintien : 23 à 28 °C ; la température d’élevage sera cependant à adapter en fonction de la provenance de la colonie.

Hygrométrie : 40 à 60 % de la surface du nid pourra être humidifiée.

Installation : Après une fondation en tube à essai, les Messor minor se contenteront de tout type d’installation classique. Veillez à garder une bonne hygiène dans l’installation de cette espèce plutôt sale.

AntBretonne

Foreuse ? : Oui, mais elle ne perce que des matériaux peu résistants comme le béton cellulaire, et ce, principalement en cas de manque d’espace. Dans le doute, il conviendra de blinder les nids qui lui seront proposés.

Diapause : La diapause pourra durer environ trois mois (de fin novembre à fin février) à des températures comprises entre 7 °C et 12 °C. La température comme la durée de diapause seront cependant à adapter à la provenance de votre colonie.

Fondation : Indépendante et claustrale : il n’y aura pas besoin de nourrir la gyne avant l’arrivée des premières ouvrières. Après la récolte de la reine en automne, elle ne pondra normalement qu’au printemps, après avoir subi une première diapause.

Alimentation en élevage : La majeure partie du régime alimentaire des Messor minor se compose de petites graines, qu’elles stockeront dans leurs « greniers ». En captivité, les graines de pissenlit et de quinoa sont par exemple particulièrement appréciées, même si une gamme bien plus large est acceptée ; n’hésitez pas à varier leur régime autant que possible. Pour de petites fondations, n’hésitez pas à broyer les graines trop grosses avant de les distribuer. Pour un bon développement de la colonie, il est également nécessaire de leur procurer des protéines, sous la forme d’insectes fraîchement tués.

Détails à ajouter : Sa propension à paniquer à la moindre vibration et sa production importante de déchets nécessitent une attention particulière à l’hygiène de l’installation.

Difficulté d’élevage : Très facile. Son régime alimentaire granivore et sa robustesse en font une espèce très simple à vivre.

Sources et Crédits :

Publications myrmécologiques :

  • Bernard, F. 1967. Faune de l’Europe et du Bassin Méditerranéen. 3. Les fourmis (Hymenoptera Formicidae) d’Europe occidentale et septentrionale. Paris: Masson, 411 pp. (https://antcat.org/references/122660)

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