Fiche de culture : Passiflora helleri

1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :

Clade : Angiosperme eudicotylédone
Famille :
 Passifloraceae
Genre : Passiflora
Sous-Genre : Decaloba
Espèce : Passiflora helleri

Taxonomiste et année de description : Décrite par l’autrichien Johann Joseph Peyritsch (dit « Peyr« ) en 1859.
Synonymes et anciens noms utilisés : Passiflora fuscinata est un synonyme rare.

Étymologie genre : Du latin « Passio » : la passion, avec le suffixe latin « flora » : la fleur. Elles tirent leur nom du fait que les missionnaires jésuites d’Amérique du Sud se servaient des fleurs, pour représenter la « Passion du Christ » auprès des amérindiens.
Étymologie espèce : Nom dédié en hommage au botaniste autrichien Karl Bartholomaeus Heller, ami de Peyr qui a récolté le premier spécimen à Veracruz.

2) DESCRIPTION :

FEUILLES :
FLEURS
  • Tiges :

    La plante développe des tiges fines mais rigides, glabres et parfois finement striées, qui s’enroulent grâce à des vrilles axillaires. 

  • Feuilles :
    Lorsque la plante est jeune, les feuilles ne présentent pas de lobes. Cependant, après un certain temps les feuilles sont bilobées. Elles présentent une surface luisante, vert foncé, et possèdent un caractère distinctif : deux rangées de glandes (nectaires extra floraux), disposées en forme de “V” à la base du limbe, près du pétiole. Les nectaires seront présents en abondance dès les premières feuilles, cette caractéristique est la raison pour laquelle cette Passiflora est aujourd’hui la myrmécophyte la plus utilisée en élevage. En effet, pour d’autres Passiflora spp, il faudra parfois attendre plusieurs mois/années de développement avant de voir apparaître ces glandes.

  • Fleurs :
    Les fleurs mesurent environ 4 cm de diamètre et les pétales sont blancs. Comme chez toutes les Passiflora, la floraison survient par vagues successives, mais la fleur est éphémère : elle ne s’ouvre que quelques heures.

  • Fruits
    Après la floraison se développent des baies sphériques vertes qui deviennent noires à maturité. Contrairement à d’autres espèces du genre, il n’y a aucune information concernant la consommabilité du fruit pour l’être humain. 

3) BIOLOGIE :

Description du biotope : Passiflora helleri est une plante observée dans les forêts tropicales de nuages d’Amérique Centrale. On l’observe jusqu’à 1500 mètres d’altitude.

Mode de vie : Passiflora helleri est une liane grimpante, la germination puis son enracinement se font au sol. La plante va ensuite s’enrouler autour d’un support, en se maintenant avec ses vrilles. Elle va croître en direction de la lumière (phototropisme). Comme beaucoup de Passiflora, P. helleri possède des nectaires sur ses feuilles ; ces glandes produisent du nectar dans l’objectif d’attirer les fourmis. En gardant une présence active de fourmis sur ses feuilles, la plante se protège des phytophages, notamment des chenilles. La couleur et la forme des nectaires ont par ailleurs leur importance : ces glandes sont jaunes et rondes, imitant à la perfection les œufs de papillons du genre Heliconius sp. En voyant les nectaires en abondance, le papillon pense qu’un autre congénère a déjà pondu sur les feuilles, et s’enfuit, pensant éviter une concurrence alimentaire insoutenable pour sa progéniture.

Taille à maturité : Inconnue, comme toutes les autres Passiflora spp., la liane peut probablement mesurer plusieurs mètres

Cycle de développement : P. helleri est une vivace (pérenne) à feuillage persistant. 

4) RÉPARTITION :

L’espèce s’observe dans les forêts de nuages, de la Cordillère de Talamanca (Panama) jusqu’au massif de Sierra Gorda (Mexique).

5) CULTURE :

Température de maintien : Elle se développera bien entre 18 et 30 °C. Certaines sources botaniques rapportent une température minimale de survie comprise entre 8 et 12 °C (non vérifié).

Hygrométrie : Elle apprécie une hygrométrie élevée dans l’air (60–80 %). Un air trop sec provoquera la dessiccation des feuilles, tandis qu’un sol trop humide entraînera le pourrissement irréversible des racines ainsi que le jaunissement, puis la chute des feuilles. C’est une espèce qui n’apprécie pas les grandes amplitudes d’arrosage : il faut veiller à ce que le substrat ne sèche pas complètement et ne soit jamais détrempé. La culture dans une sphaigne légèrement humide est idéale.

Éclairage : En terrarium, les Passiflora ont besoin de beaucoup de lumière, mais attention à ne pas brûler les feuilles. Un éclairage LED adapté sera nécessaire. En cas de sur-exposition, des tâches apparaîtront sur les feuilles.

Installation : L’espèce s’acclimatera facilement dans un terrarium tropical, un godet de sphaigne ou une serre humide. La plante peut probablement être gardée en extérieur dans certains départements durant la belle saison. Il sera en revanche difficile de maintenir les jeunes pousses en tant que plantes d’intérieur, car l’air d’une habitation est souvent trop sec. Le substrat devra être léger, aéré, organique et moyennement pourvu en minéraux.

Alexis Rumigny

Intérêt en élevage de fourmis : La culture de plantes nectarifères est encore peu répandue dans nos terrariums. Cependant, elle présente de nombreux avantages : elle permet un apport de nourriture naturelle et saine en continu, elle est esthétique et elle intensifie l’activité de fourragement dans le terrarium. Passiflora helleri a été maintenue avec succès avec de nombreuses espèces sud américaines. Elle est très appréciée des genres suivants : Cephalotes sp., Dolichoderus sp. (sud-américaine), Ectatomma sp., Pseudomyrmex sp., Pheidole sp., Crematogaster sp. et Gigantiops destructor. On peut imaginer son utilisation avec d’autres genres comme les Megalomyrmex sp., les Gnamptogenys sp., les Camponotus sp., ou les Holcoponera sp.

À l’inverse, elle a été un échec avec de plus grandes espèces comme Neoponera villosa et Neoponera globularia.

Multiplication par semis : Aucune information n’existe sur la germination. Des graines sont parfois vendues sur internet mais il est difficile d’évaluer leur qualité. Nous ne savons pas si l’espèce est auto-fertile ou auto-stérile.

Multiplication par bouturage : Cette espèce est largement reproduite par bouturage. Pour ce faire, il suffit de couper un entre-nœud avec un bourgeon et des feuilles. On plantera ensuite la tige dans un godet avec de la sphaigne légèrement humide. La bouture devra être gardée en serre, dans une atmosphère chaude, à l’abri des courants d’air et sous un bon éclairage. La bouture est susceptible de perdre ses feuilles ; tant que le bourgeon et la tige ne pourrissent pas, une reprise du développement racinaire reste possible.

Sources et Crédits :

Publications botaniques :

  • Estrada Chavarría, Armando, Rodríguez G, Alexánder. 2009. Flores de pasión de Costa Rica: Historia Natural e identificación = Passion flowers of Costa Rica: Natural history and identification. San José. INBIO.
  • Ibarra-Manríquez, Lianas of Mexico. (2015). Botanical Sciences, 93(3), 365-417. https://doi.org/10.17129/botsci.123

Sites Web : 
https://www.dictionnaire-amoureux-des-fourmis.fr/P/Plantes%20et%20fourmis/Les-plantes-et-les-fourmis.htm

Passiflora.it : national italian passiflora collection

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