Guide : La construction d’un nid

Bienvenue dans le guide de construction d’un nid !

Tout éleveur débutant dans la myrmécologie se retrouvera un jour confronté au choix fatidique : acheter un nid dans le commerce, ou tenter de le créer par sois même ?

Si vous optez pour la seconde option, alors vous êtes au bon endroit ! Ce guide vous sera utile lorsque votre fondation entamera sa croissance démographique afin de devenir une colonie. Lorsque vos protégées commencerons à remplir deux ou trois tubes de fondation, il sera temps de les déménager dans un « nid » à proprement parler.

Quelques précisions importantes avant d’aborder la suite : L’expérience de plusieurs générations d’éleveurs montre qu’il faut veiller à ne pas mettre les fourmis dans un nid trop grand dès le début. L’espace qui n’est pas occupé par des ouvrières peut devenir une source de stress pour la colonie et freiner son développement. Vous entendrez parler, à l’inverse, de nids de très petite taille appelés « modules de fondation ». La plupart de ces modules ne fonctionnent pas bien et restituent mal l’hygrométrie (souvent en s’asséchant rapidement, ce qui ne pardonne pas les oublis d’humidification que tout éleveur commettra un jour). Le plus sécurisant est de garder votre jeune colonie le plus longtemps possible en tubes à essai classiques, puis de la transférer ensuite dans un nid d’environ 10cm de côté.

Pour traiter correctement le sujet du passage de l’état de fondation à celui de colonie de vos protégées, 3 grands axes sont à considérer :

    • Les composants et matériaux adaptés à la création d’une fourmilière
    • La création du nid en elle-même
    • Le déménagement de la colonie

Chapitre I : Composants et matériaux adaptés

Pour le choix des matériaux, la sélection dépendra des besoins en humidité de la colonie qui y nichera, mais également de sa capacité à forer. Par exemple, il est impossible (sans faire appel à des systèmes “peu conventionnels”) de nicher une colonie avec de forts besoins en humidité dans un nid en bois. Cela car l’espèce ne survivrait pas à une trop faible hygrométrie, ou bien qu’un nid en bois humidifié finirait par pourrir. Ce type de fourmilière est donc réservé à des espèces xérophiles, comme les Crematogaster scutellaris.

Les principaux matériaux utilisés communément pour la base du nid sont : les bois, la pierre reconstituée et le béton cellulaire (ytong) blindé au mortier colle. Le plexiglas et le verre seront des matériaux utilisés pour faire les vitres du nid. Il est également possible de loger sa colonie directement dans un terrarium.

  • Bois : Il est facilement creusable avec du matériel adapté. Son aspect naturel séduit de nombreux éleveurs,  bien que l’impossibilité de l’humidifier  limite son utilisation à des espèces xérophiles.
  • Pierre reconstituée : Cela comprend les différents plâtres, mortiers et ciments disponibles dans le commerce. Ils peuvent être modelés à volonté et offrent des perspectives infinies pour celles et ceux qui souhaitent se lancer dans la sculpture de nids aussi esthétiques que fonctionnels. Ils peuvent être humidifiés (attention au plâtre, qui devra être résiné pour ne pas moisir) mais devront parfois être blindés au niveau des galeries, ce afin de prévenir les évasions.
  • Béton cellulaire :  Simple à creuser et humidification possible. C’est vers lui que se tournent de nombreuses personnes pour une première tentative de réalisation de nid. Il devra être blindé au mortier-colle pour empêcher les évasions des espèces foreuses.
  • Terrarium : Il s’agit d’une méthode qui consiste à laisser sa colonie s’installer à même le substrat d’un bac prévu à cet usage. Celui-ci devra avoir une bonne épaisseur et posséder une consistance facilement modelable par les ouvrières. L’environnement pourra être planté si le biotope reproduit le permet, et l’ajout de détrétivores rendra le bac bioactif, ce qui limitera grandement les efforts de nettoyage. Le terrarium devra cependant être minutieusement grillagé pour prévenir toute tentative d’évasion, et n’offrira qu’une visibilité très réduite sur l’intérieur de la colonie.

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Points importants :

Certains nids trouvables dans le commerce sont dits « creusables« . Il s’agit le plus souvent de nids verticaux composés de deux plaques de verre entre lesquelles du substrat (terre, sable ou gelée) est inséré. Ce type de nid a été testé pour plusieurs espèces par de nombreux éleveurs. Ces derniers l’ont rapidement abandonné à cause des effondrements des galeries sur la colonie dû à la mauvaise gestion de l’humidité, engendrée par la faible épaisseur de substrat. L’utilisation de ces nids creusables est donc à proscrire.

D’autres types de nids sont désormais commandables sur Internet, comme les nids entièrement en plexiglas ou en verre. Ces derniers, s’ils ne sont pas teintés, offrent une très bonne visibilité sur la colonie, mais ont pour inconvénient d’avoir une hygrométrie difficile à gérer, avec une tendance à produire des gouttes de condensation (parfois mortelles pour les petites espèces). Ils ont aussi pour réputation d’être perméables aux évasions, que cela se fasse par des interstices entre les plaques, ou simplement à coup de mandibules dans le plastique. Enfin, ils peuvent parfois être recouverts d’électricité statique, ce qui empêche les ouvrières de se déplacer correctement. Leur utilisation n’est pas recommandée dans la mesure ou des alternatives ne présentant pas ces inconvénients existent.

À l’heure actuelle, nous ne possédons pas encore suffisament de recul quant aux nids imprimés en 3D, aussi bien pour la santé des fourmis que pour celle de l’éleveur. Certains matériaux d’impression, comme le PLA, pourraient à long terme se dégrader sous l’effet de l’humidité et devenir friables. (Source non publiée). Il est connu que les nanoparticules de PLA peuvent se lier à d’autres matériaux ou se retrouvées modifiées en leur présence. Elles deviennent alors plus ou moins capables de pénétrer dans le système nerveux central humain (Leite, P. E. C., and al., (2019)). Les effets sur celui-ci et les implications des nanoparticules de PLA dans certaines maladies neurodégénératives sont encore en cours d’étude.

Chapitre II : La construction du nid

Vous trouverez ci-dessous six guides sur la construction de nids respectivement en béton cellulaire, en bois, en polymère 3D et pierre reconstituée ainsi que pour la création d’un terrarium :

  • Guide de construction de nid en béton cellulaire
  • Guide de construction de nid en bois
  • Guide de construction de nid de pierre reconstituée (construction en cours)
  • Guide de construction de nid avec l’imprimante 3D (construction en cours)
  • Guide de découpe du plexiglas et du verre (construction en cours)
  • Guide de construction d’un terrarium (construction en cours)

Chapitre III : Le déménagement de la colonie

Une fois votre nid prêt, il vous faudra transférer vos fourmis dans celui-ci. Les méthodes diverges selon l’espèce maintenue et (aussi) selon la patience de l’éleveur.

  • Si l’espèce à tendance à stresser facilement (Messor, Formica,…) il vous sera peut être possible d’induire un déménagement volontaire de la colonie. Pour ce faire, placer les tubes dans l’aire de chasse de votre nouvelle installation, et rendez les conditions dans l’ancien nid aussi désagréables que possible : lumière, assèchement du nid, vibrations, baisse de température,… Vos ouvrières devraient commencer à chercher un nouvel endroit où loger le couvain et la gyne. Un déménagement de ce type peut prendre de quelques heures… à quelques semaines.
  • Si votre colonie n’a pas déménagé ou si l’espèce ne se prête pas à ce type de méthode (typiquement les Lasius, où il s’est déjà observé qu’une colonie préfère mourir de déshydratation que de partir ailleurs), il ne reste que la méthode « forte ». Celle-ci consiste à vider les tubes dans la nouvelle aire de chasse et d’attendre que les ouvrières et la gyne trouvent l’entrée du nouveau nid. Cette manière de faire peut sembler brutale, mais elle est généralement mieux tolérée par les colonies car elle est brève. Contrairement à la première méthode, le stress ne dure pas plusieurs jours.

Sources :

Préface : Chamallow_Sauvage (adaptée de la préface de Mahé)   
Guide béton cellulaire : hffbu (couverture : montage d’après une photographie d’hffbu)
Guide bois : Damien le Vieux Sage (couverture : montage d’après une photographie de Damien le Vieux Sage)

Publication :

  • Leite, P. E. C., Pereira, M. R., Harris, G., Pamies, D., Dos Santos, L. M. G., Granjeiro, J. M., … & Smirnova, L. (2019). Suitability of 3D human brain spheroid models to distinguish toxic effects of gold and poly-lactic acid nanoparticles to assess biocompatibility for brain drug delivery. Particle and fibre toxicology, 16(1), 22. https://link.springer.com/article/10.1186/s12989-019-0307-3#Sec11

Couverture du guide : montage d’après une photographie de TiBine.

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