1) CLASSIFICATION ET SIGNIFICATION :
Famille : Formicidae
Sous-famille : Ectatomminae
Tribu : Ectatommini
Genre : Ectatomma
Espèce : Ectatomma brunneum
Taxonomiste et année de description : Décrite en 1858 par Fréderick Smith.
Noms vernaculaires : Pas de nom vernaculaire.
Synonymes et anciens noms utilisés : Anciennement appelé Formica quadridens et Ectatomma quadridens. Il arrive encore de voir cette dernière appellation sur certains sites de ventes ou blogs.
Étymologie genre : Du grec ancien ἐκτός signifiant « extérieur » et ὄμμα signifiant « œil », en référence aux yeux des Ectatomma, qui paraissent exorbités.
Étymologie espèce : Du latin “brunus” signifiant “brun/marron”.
2) MORPHOLOGIE ET IDENTIFICATION :
TAILLE OUVRIÈRES : 9 à 11 mm


TAILLE GYNE : 12 mm

TAILLE MÂLE : 10 à 11 mm
[Photo indisponible]
Morphisme : Cette espèce est monomorphe : bien que de légères variations de taille puissent être observées entre les ouvrières, elles ne constituent qu’une seule sous-caste.
Identification : Cette espèce peut facilement être différenciée des autres Ectatomma par la combinaison entre clypeus dépourvu de carène et tégument relativement peu sculpté.
Description et particularités physiques : Ectatomma brunneum est une fourmi de couleur noir-marron tendant vers le bordeau mat légerement brillant. C’est une grande fourmis haute sur patte, au corps sculpté et finement strié.
3) BIOLOGIE :
Description du biotope : Cette espèce se rencontre souvent en bordure des forêts néotropicales humides et pluvieuses d’Amérique latine plutôt ouvertes, contrairement par exemple aux Ectatomma tuberculatum et Ectatomma lugens qui se retrouvent plus souvent au cœur de ces forêts. On peut également observer E. brunneum occasionnellement à proximité de la végétation dans des milieux légèrement anthropisés. Elle peut être trouvée fourrageant au sol, mais aussi en hauteur dans la végétation.

Nidification : Les nids d’Ectatomma brunneum se trouvent généralement à la base d’arbres et d’arbustes, parfois nectarifères. Chaque nid possède une entrée unique, d’un diamètre moyen d’environ 0,5 cm. Chez certains nids, cette entrée prend la forme d’une petite « cheminée » pouvant mesurer jusqu’à 1 cm de hauteur et 2 cm de diamètre, sans débris végétaux autour. Cette ouverture mène à une galerie principale verticale, qui peut s’enfoncer jusqu’à 50 cm de profondeur. Le long de cette galerie sont disposées plusieurs chambres horizontales.
La structure générale du nid est similaire à celle de l’espèce voisine, Ectatomma opaciventre. Comme cette dernière, E. brunneum serait probablement polydome, comme le suggère une étude dans laquelle de nombreux nids ont été excavés sans qu’aucune reine n’y soit trouvée.

Démographie : Chaque nid dépasse rarement la centaine d’individus. Cependant, l’espèce étant probablement polydome, la démographie totale des colonies pourrait être supérieure à 500 ouvrières.
Alimentation : Dans la nature, Ectatomma brunneum se nourrit principalement de nectar floral, de nectar extrafloral et de miellat, notamment récolté auprès de cochenilles et d’autres hémiptères. Elle consomme également des insectes qu’elle capture dans la strate arbustive de la forêt amazonienne.



Essaimage : Les essaimages ont lieu toute la saison des pluies et sont plutôt importants en début de cette saison.
Gynie : Cette espèce semble monogyne, bien qu’aucune donnée précise ne permette de l’affirmer définitivement.
Fondation : La fondation est semi-claustrale, la gyne sort régulièrement chercher du nectar et chasse des insectes pour nourrir son couvain.
Cycle de développement : Homodynamique, Ectatomma brunneum se développe toute l’année.
4) RÉPARTITION :
Ectatomma brunneum se retrouve abondamment dans toute la zone néotropicale comprise entre le tropique du cancer et le tropique du capricorne. On la retrouve donc dans les forêts semi-humides du Panama, jusqu’aux forêts tropicales Sud-argentaines.
5) ÉLEVAGE :
Température de maintien : Entre 22°C et 27°C (faire un point chaud et un point froid est conseillé)
Hygrométrie : Hygrométrie importante dans l’air, de 75 à 85 %, y compris dans l’aire de chasse. Veillez cependant à ce que le sol ne soit pas détrempé pour le bien du couvain. Créer un gradient hygrométrique dans les terrariums est conseillé.
Installation : Une fondation en tube est envisageable, mais il est fortement recommandé de fournir du substrat pour faciliter le tissage des cocons. Les Ectatomma étant généralement assez salissantes, l’introduction d’une microfaune, notamment des collemboles, est également conseillée. Les nids en béton cellulaire, pierre reconstituée ou plâtre avec substrat conviennent bien. L’aire de chasse pourra être tapissée d’une très fine couche de substrat maintenue légèrement humide et fermée d’un couvercle afin de garder une hygrométrie importante dans l’air.
Cette espèce peut aussi être maintenue en terrarium, éventuellement planté, ce qui permet de profiter pleinement de son fourragement semi-arboricole.
A noter que cette fourmi ne monte pas aux parois lisses, et l’anti-évasion sera ainsi superflu tant que les vitres de l’installation restent propres.
Foreuse ? : Non, l’espèce n’est pas foreuse.
Diapause : Une diapause n’est en théorie pas nécessaire. Veillez tout de même à vous inspirer des températures de la zone géographique d’origine, Ectatomma brunneum ayant une très large répartition.
Fondation : La fondation est semi-claustrale ; il faudra nourrir la gyne régulièrement avec des liquides sucrés et des protéines. Comme beaucoup d’espèces, il faudra garder la gyne puis la petite fondation dans le plus grand calme en veillant à ne pas ou très peu les observer pour limiter le stress.
Alimentation en élevage : L’espèce se nourrit en partie de miellats et il est également possible de proposer occasionnellement des fruits bio. Une part non négligeable de son régime alimentaire est également constituée de petits insectes tels que des mouches, drosophiles, vers de farine, grillons, blattes, etc. Cette espèce saura aussi tirer profit de plantes nectarifères, comme certaines Passiflora, qui s’adaptent bien à la culture en terrarium.(Voir fiche de culture Passiflora helleri)
Reproduction en captivité : Puisque les essaimages des Ectatomma suivent le modèle du female calling, l’accouplement au sol est théoriquement possible en captivité, bien que plusieurs colonies vous seront nécessaires pour cela.
Détails à ajouter : Attention, cette espèce dispose d’un aiguillon fonctionnel, c’est pourquoi il vous faudra toujours faire attention au risque de piqûre. Concernant le développement général : en moyenne, une durée de 33,5 jours a été mesurée pour les œufs, 29,5 jours pour les larves et 35 jours pour les cocons, soit un total moyen de 98 jours de l’œuf à l’ouvrière.
Difficulté d’élevage : Moyenne. Bien que le maintien de cette espèce demeure accessible, de la rigueur dans le maintien des paramètres d’élevage sera nécessaire pour la voir s’épanouir.
Sources et Crédits :
Publications myrmécologiques :
– Antonialli-Junior, W. F., Giannotti, E., & Lima, M. S. (2015). Populational fluctuation and nest architecture of Ectatomma brunneum (Hymenoptera: Formicidae) in remaining areas of pasture,
Dourados – MS, Brazil. Disponible sur :
https://www.researchgate.net/profile/William-Antonialli-Junior/publication/280040244_Populational_fluctuation_and_nest_architecture_of_Ectatomma_brunneum_Hymenoptera_Formicidae_in_
remaining_areas_of_pasture_Dourados-_MS_Brazil/links/579a0f3608ae2e0b31b14474
– Antonialli-Junior, W. F., Giannotti, E., & Lima, M. S. (2016). Population dynamics of Ectatomma brunneum (Hymenoptera: Formicidae) under laboratory conditions.https://www.researchgate.net/profile/Edilberto-Giannotti/publication/289701655_Population_dynamics_of_Ectatomma_brunneum_Hymenoptera_Formicidae_under_laboratory_condit
ions/links/56d062d208ae4d8d64a384b8
– Kugler, C.; Brown, W. L., Jr. 1982. Revisionary and other studies on the ant genus Ectatomma, including the description of two new species. Search. Agriculture (Ithaca, New York) 24:1-8. (https://www.antcat.org/references/126574)
– Smith, F. (1858). Catalogue of hymenopterous insects in the collection of the British Museum. Part VI. Formicidae. London: British Museum. https://www.antcat.org/references/128685
– Shik, J.Z., Kaspari, M. 2009. Lifespan in male ants linked to mating syndrome. Insect. Soc. 56, 131–134. https://link.springer.com/article/10.1007/s00040-009-0003-7
Sites Internet :
- Antcat.org
- Antwiki.org
- Antmaps.org
- Antweb.org
- Inaturalist.org